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Voie professionnelle : l'alternance est-elle vraiment intégrée à la vie des lycées ? (rapport d'inspection générale)

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 25 mars 2021.

Les PFMP (périodes de formation en milieu professionnel) sont "considérées à la fois comme centrales et identitaires de l’alternance sous statut scolaire, elles n’en sont pourtant pas moins insuffisamment reconnues en tant que réels leviers de formation ayant toute leur place au milieu des enseignements en établissement", constate un rapport de l'inspection générale de l'Education nationale, du sport et de la recherche qui vient d'être mis en ligne. Au vu des remontées "de plus de 700 établissements", les trois auteurs soulignent notamment que les dispositifs de la TVP (transformation de la voie professionnelle, dite "réforme Blanquer", ndlr), co-intervention, familles de métiers, développement du numérique, présentation du chef-d’œuvre "sont actuellement encore trop peu investis". Les enseignants ne se les sont pas appropriés, reprennent plusieurs fois les inspecteurs généraux. Ils s’étonnent par exemple "de la faible contribution des PFMP à l’apport pour les équipes de projets ou de chefs-d’œuvre."

Mais au-delà, c'est la relation entre établissements et entreprises qui est interrogée. Les 730 DDFPT (directeurs délégués aux formations professionnelles et technologiques, ex "chefs de travaux", ndlr) qui ont renseigné le questionnaire au mois de janvier "se posent la question" de l'association de professionnels à la présentation du chef-d’œuvre, c'est dire que ce n'est pas le cas.

De même, ils considèrent que "le réinvestissement systématique des PFMP dans les enseignements n’est pas acquis". Ces temps de formation en milieu professionnel se révèlent pourtant, estiment-ils, "très efficaces" en ce qui concerne "l’acquisition des compétences professionnelles et la montée en compétences sociales et savoir-être des élèves", mais cette efficacité "semble moins évidente" dès lors que les élèves reviennent en établissement. "Les promesses de maturité, de prise de responsabilité, d’autonomie et de respect des autres qui sont, pour certains élèves, apparues en milieu professionnel ne se confirment pas ou peu dans le cadre scolaire". Ils en concluent d'ailleurs que le "métier d’élève" reste sans doute "le plus difficile à acquérir".

Mais les PFMP se heurtent à diverses difficultés, notamment "la faible mobilité des élèves", "un environnement socio-économique limité", leurs problèmes financiers, et "des formes de discrimination touchant à l’âge, au genre, à l’origine sociale et même au handicap". En revanche, "la faiblesse des partenariats avec le lycée, la durée des PFMP évaluées comme étant trop faibles par les professionnels, l’inadéquation des lieux de PFMP avec les exigences du référentiel ne semblent pas constituer des difficultés importantes" à la mise en place de ces périodes de formation, qu'il faudrait peut-être appeler "stages".

Or "les ressources, réseaux ou dispositifs existants pour trouver des lieux de PFMP, qu’ils soient institutionnels ou professionnels, sont en définitive très peu, voire jamais mobilisés: les offres de stage Onisep ou les sites des branches professionnelles, les pôles de stage, les lycées des métiers ou les Campus des métiers et des qualifications, les conseillers locaux école-entreprises (...). Ni les enseignants, ni les élèves ne prospectent en direction d’événements professionnels comme les salons ou forums (...). Les établissements et les professeurs font davantage appel aux partenariats construits au sein de l’établissement, mobilisant les bases de données constituées au fil du temps (...). Les élèves et leurs familles sont également mis à contribution en mobilisant leurs propres réseaux personnels. "

Les auteurs posent aussi la question de l’apprentissage avec lequel "il n’y a pas ou il ne devrait pas y avoir de concurrence". Ils préfèrent parler de "complémentarité" et rappellent que "la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel de septembre 2018 consacre la mixité de parcours déjà à l’œuvre au sein du système éducatif (...). Mais ces entrées-sorties (entre voie scolaire et apprentissage, ndlr) peuvent être encore plus fines en créant des formes de SAS en formation scolaire liés à l’attente de signature d’un contrat d’apprentissage ou à la rupture prématurée d’un contrat. Tout ceci crée certes une complexité très forte dans les formations, d’ailleurs tant du côté scolaire que du côté des CFA. Il semblerait donc pertinent que les PFMP et le modèle qui les sous-tend puissent être associés aux diverses communications institutionnelles."

Le rapport "La qualité de la formation durant les périodes de formation en milieu professionnel" ici

 

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