Une semaine pour mettre en lumière le métier de directeur d'école et réfléchir à un statut (SE-UNSA)
Paru dans Scolaire le jeudi 18 mars 2021.
Donner aux écoles primaires un statut d'établissement, sans pour autant que le directeur soit le supérieur hiérarchique des enseignants, qu'il soit un "chef d'équipe" mais qu'il ne note pas ses collègues comme le fait un principal ou un proviseur, c'est ce que propose le SE. Le syndicat UNSA du 1er degré lance une deuxième "semaine de la direction d'école", du 22 au 26 mars. Il veut faire “un focus sur cette fonction essentielle“ et lancer un message fort pour revaloriser un métier au cœur du dispositif scolaire, mais en souffrance depuis de nombreuses années. Pour cela, il a commandé un sondage à l'Institut IFOP afin d'obtenir une photographie de la profession.
Et les résultats confirment un constat mis en lumière par le suicide d'une directrice d'école à Pantin en 2019 : 87% d'entre eux déclarent avoir le sentiment que leur mission a du sens, mais 75% qu'ils s'épuisent dans cette fonction. Pour les perspectives, pas mieux : 55% considèrent que les conditions d'exercice vont plutôt se dégrader. Enfin, les directeurs sondés (305 au total) souhaitent pour évolutions prioritaires, à 41% et devant l'idée de revalorisation financière, une amélioration du régime de décharge.
S'il salue “enfin de premières avancées en 2021“, amélioration du régime de décharges et revalorisation de l'indemnité de direction de 450€, il estime que le budget n'est toujours pas rendez-vous et souhaite “une structuration, une programmation pour passer un cap sur la question du régime de décharge". Donner un statut aux écoles donnerait aux conseils d'école un pouvoir de décision, les directeurs étant chargé de leur mise en oeuvre. Actuellement, “même si le représentant de la collectivité donne un avis positif, la mairie peut ensuite décider qu'il n'y a finalement pas d'argent pour ça, donc le directeur passe son temps à tenter de convaincre. C'est une grande lassitude de devoir passer une grande partie de son temps à revenir sur des choses qu'on croyait acquises.“ De même, le statut permettrait à un directeur de prendre sa voiture et d'aller à la mairie sans attendre le feu vert de l'inspecteur...
Une telle mesure ne favoriserait-elle pas des regroupements d'écoles, notamment en milieu rural ? Stéphane Crochet, le secrétaire général du SE, fait remarquer que les RPI (regroupements pédagogiques intercommunaux) ont souvent un directeur, bien qu'aucun texte ne prévoit une telle fonction. La semaine de la direction d'école doit permettre de rendre visible le métier de directeur et de “montrer que tout le monde est acteur“ : à travers des affiches, des photographies ou des articles.. sur les réseaux sociaux et dans les écoles.
A noter que le SGEN-CFDT avait salué l’adoption par le Sénat, après l’Assemblée nationale, de la proposition de loi créant la fonction de directrice et directeur d’école, y voyant la "reconnaissance législative d’un métier fondamental". Il considère que cette loi "n’est qu’une étape, pour aller vers une reconnaissance du statut de l’école" comme "établissement du premier degré".