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Nathalie Elimas présente les Contrats locaux d'accompagnement comme une "voie parallèle" à l'éducation prioritaire

Paru dans Scolaire le mercredi 03 mars 2021.

Face à des sénateurs inquiets, Nathalie Elimas a défendu ses Contrats locaux d'accompagnement (CLA), hier mardi 2 mars. La secrétaire d'état chargée de l'éducation prioritaire participait en effet à un "débat sur la réforme en cours de l'éducation prioritaire" organisé en séance publique à l'initiative du groupe CRCE (communiste, républicain, citoyen et écologiste). Déjà auditionnée par la commission des affaires culturelles du Sénat début décembre (voir Tout éduc ici), elle a à nouveau présenté sa feuille de route et l'expérimentation, qui débutera à la rentrée 2021 dans trois académies.

Disposant d'une enveloppe de 3,2 millions d'euros, ces CLA permettront d'apporter des moyens supplémentaires à des établissements ayant des besoins spécifiques. La secrétaire d'état a demandé aux recteurs concernés (académies de Lille, Nantes et Aix-Marseille) de cibler en priorité des établissements actuellement oubliés par l'éducation prioritaire : écoles "orphelines" (des écoles dont les critères correspondent à ceux de l'éducation prioritaires mais qui n'en bénéficient pas car n'étant pas rattachées à des collèges situés en éducation prioritaire), lycées professionnels et établissements situées dans des territoires ruraux.

Ainsi, parmi les 172 établissements retenus pour l'expérimentation, 30 sont des lycées professionnels et 30 des établissements situés en ruralité. Les moyens dont pourront bénéficier les établissements "seront tout aussi variables que le sont les besoins des établissements (ici des crédits pédagogiques, là des réductions des effectifs de classe, là le renforcement des fonds sociaux...)", précise également l'ancienne professeure des écoles en zone REP.

Les moyens de l'éducation prioritaire préservés durant l'expérimentation

Alors que plusieurs sénateurs s'inquiètent d'une expérimentation faite à "moyens constants", conformément à ce qu'avait dit Nathalie Elimas en commission en décembre, celle-ci se veut rassurante : "Cette expérimentation n'est pas une réforme, mais une voie parallèle. Cela signifie que je ne touche pas aux zonages existants, ni aux moyens alloués à la carte (de l'éducation prioritaire). C'est en ce sens que j'ai parlé de moyens constants."

La réforme de l'éducation prioritaire de 2014 prévoyait pourtant une révision de la carte de des REP et REP+ en 2019. Celle-ci a été reportée par Jean-Michel Blanquer à 2020, puis à 2021, puis à une date inconnue. L'expérimentation des CLA apparaît donc comme un dispositif venant combler les manquements d'une carte de l'éducation prioritaire pourtant amenée à évoluer. Rappelons également que la mission Azéma-Mathiot avait proposé en 2019 de confier la gestion des REP aux académies. Pour le moment, le devenir des REP à l'issue de l'expérimentation des CLA n'a pas été éclairci par le ministère de l'Education nationale. Jean-Michel Blanquer avait seulement assuré en 2019 vouloir maintenir la carte actuelle des REP+.

Concernant le calendrier, la secrétaire d'Etat souligne qu'elle n'a "jamais dit qu'il y aurait généralisation des CLA en 2022". "Si nous décidons d'élargir l'expérimentation en 2022, alors nous l'élargirons à quelques académies supplémentaires. Il y aura alors une ligne spécifique de budget supplémentaire au projet de loi de finance 2022", éclaire-t-elle.

Interrogée sur l'absence d'expérimentation dans les Outre-Mer, dont une large partie des territoires sont situés en éducation prioritaire, Nathalie Elimas a par ailleurs indiqué travailler à "un projet plus spécifique et adapté à la particularité de ces territoires".

Le débat étant limité à 1h30, les sénateurs n'ont pas pu réagir à la prise de parole de Nathalie Elimas. Lors des questions, toutefois, beaucoup ont fait part de leurs inquiétudes pour le devenir de l'éducation prioritaire. Céline Brulin (CRCE) redoute ainsi "un enterrement pur et simple de l'éducation prioritaire" et demande "des moyens supplémentaires". Marie-Pierre Monier, du groupe SER (socialiste, écologiste et républicain), craint "une rupture d'égalité et une mise en concurrence des territoires", quand Sonia de La Provôté, de l'Union centriste souligne que "les problématiques des territoires ruraux et des quartiers ne sont pas les mêmes".

Max Brisson, pour le groupe Les Républicains, se fait au contraire le défenseur de l'expérimentation. Il demande à Nathalie Elimas "d'entrer dans une école du contrat" et "d'adapter l'école à la diversité du territoire" en ayant par exemple recours à des postes à profil.

Voir la vidéo ici.

Maïwenn Lamy

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