Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Covid-19 : le ministère annonce de premiers tests salivaires mais sur le terrain les syndicats ne voient rien venir

Paru dans Scolaire le jeudi 25 février 2021.

"50 000 à 80 000" tests salivaires permettant de détecter le Covid-19 devraient être réalisés dès cette semaine, assurait Jean-Michel Blanquer sur BFM TV le samedi 20 février. Les élèves de la zone A, rentrés de vacances le lundi 22 février, devraient être les premiers à en bénéficier, avant le retour en classe des élèves de la zone C le 1er mars, puis de la zone B le 8 mars.

Le ministère de l’Éducation nationale se fixe l’objectif de monter à 200 000 tests salivaires par semaine "à partir du 1er mars", précise-t-il le 25 février. Ces tests doivent toucher prioritairement les écoles primaires, qui comptent 6,7 millions d’élèves.

Sur le terrain, le SNES-FSU constate "un gouffre" avec les discours officiels. A la date du 23 février, "aucune information n’[avait] été donnée sur le déploiement des tests salivaires" dans les académies de la zone A. Le SNICS se dit lui aussi "dans le flou". Le syndicat FSU des infirmiers scolaires ajoutait le 24 février, par la voix de sa secrétaire générale Saphia Guereschi : "On sait pas quand les tests salivaires seront sera mis en place et nos rectorats ne semblent pas en savoir plus que nous". D’ailleurs, lors d’un point sur la situation sanitaire le 16 février, des représentants du ministère auraient indiqué qu’il ne serait pas possible de débuter les tests salivaires la semaine du 23 février, assure la syndicaliste.

Comme l’annonce de ces tests a été faite pendant les vacances scolaires, il est "impossible d’en avoir cette semaine sauf dans les territoires où cela a été organisé en amont par les conseils départementaux et régionaux et non pas par l’Education nationale", estime Guislaine David, co-secrétaire générale du SNUIPP-FSU, interrogée par Libération. "Les tests seront déployés à partir du 1er mars, mais nous avons constaté que certains établissements de la zone A les proposent déjà et nous nous en félicitons", précise-t-on au ministère.

 Selon Jean-Michel Blanquer tous les tests nasopharyngés mis à disposition dans les établissements scolaires ne sont pas réalisés, faute de volontaires car "ils sont un peu douloureux". "Avec les tests salivaires nous pensons que nous allons avoir presque tout le monde qui sera prêt à en faire", estime le ministre sur BFM TV. Le test salivaire, réalisé en crachant dans un tube ou en prélevant de la salive à l’aide d’une pipette, dispose d’une "acceptabilité qui est bien meilleure", confirme la Haute autorité de santé. Toutefois, sa sensibilité au Covid-19 (85 %) est légèrement inférieure à celle des tests RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé (95 %), souligne l’instance.

Vu le nombre d'élèves et le nombre tests antigéniques, ceux-ci, selon les principes indiqués sur le site du ministère de l’Éducation nationale, sont "systématiquement" déployés dès l’apparition de trois cas confirmés dans un établissement sur une période de sept jours ; des opérations de tests sont déployées de manière prioritaire dans les établissements situés dans des zones où le virus "circule activement" ; des campagnes de test systématiques sont mises en place en "cas de suspicion de présence d’un variant parmi les personnels, les élèves ou leurs proches".

Les autorités académiques ont la charge "en lien avec les préfets de département" de "définir une organisation adaptée à chaque territoire afin d’organiser les campagnes de dépistage", indique la FAQ du ministère. "Des kits de prélèvement seront mis à disposition par les laboratoires en lien avec l’ARS et les infirmières scolaires quand cela est possible", ajoute-t-on au ministère de l’Éducation nationale ce 25 février.

Les tests sont réalisés "en priorité" par des personnels de santé "volontaires" du ministère de l’Éducation nationale (médecins et infirmiers scolaires, personnels de prévention), selon la FAQ. Mais leur nombre est insuffisant, pointe le SNICS-FSU. "Nous dénonçons depuis le début de la crise l’absence de renforts en professionnels de santé à l’Éducation nationale. Nous avons dû abandonner certaines de nos missions, et notamment l’écoute des jeunes, à un moment où nous avons de vives inquiétudes concernant leur état de santé général", alerte sa secrétaire générale, Saphia Guereschi.

Selon la FAQ du ministère, "des renforts pourront être mobilisés localement" pour venir en appui à ces personnels (infirmiers libéraux, sapeurs-pompiers, membres des associations agrées de sécurité civile). A Charleville-Mézières, par exemple, plusieurs établissements ont bénéficié du soutien de la Croix-Rouge pour faire passer les tests. Toutefois, pour le moment, seules "certaines académies ont mis en place ces mesures de partenariat", regrette Saphia Guereschi.

A noter une précision du ministère interrogé par ToutEduc : "Le laboratoire apporte tout le matériel nécessaire au prélèvement des tests salivaires. Un personnel du laboratoire est obligatoirement présent lors de la première opération de prélèvement et peut l'être lors des opérations suivantes. Lors de la première intervention, il présente le dépistage et forme les personnels à la supervision du prélèvement.

Par la suite, le prélèvement est toujours fait en présence d'un personnel de l'Education nationale pour ne pas laisser un élève seul avec un personnel de laboratoire. Un personnel de santé est aussi présent pour superviser le prélèvement. Si cela n'est pas possible, des renforts sont prévus comme pour les tests antigéniques (autres personnels de santé, sécurité civile...)." Le laboratoire doit analyser les prélèvements dans un délai maximal de 24 heures, puis, s'il y a un cas confirmé, prévenir les représentants légaux et le médecin conseiller ou tout autre personnel de santé de l'Education nationale. Les représentants légaux informent le directeur d'école. Le directeur de l'école reçoit le nombre total de cas confirmés."

 

Maïwenn Lamy

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →