Awayke, une méthode d'aide à l'orientation et à la connaissance de soi (présentée par Bleu Blanc Zèbre)
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 23 février 2021.
Dans le cadre d'un partenariat avec le réseau associatif Bleu Blanc Zèbre, mouvement citoyen qui fédère les porteurs de solutions sociales et environnementales, ToutEduc publie des présentations d'initiatives intéressant les acteurs de l'éducation. Cette semaine, Bleu Blanc Zèbre a choisi Awayke, une solution d'aide à l'orientation.
Trouver sa voie est un chemin semé d’embûches. Pourtant, il est souvent bien difficile de parachever cette quête, particulièrement dans un système scolaire qui ne le favorise pas. L’école est source de beaucoup d’enrichissements, mais présente des lacunes dans les dynamiques sociales et dans la découverte de qui nous sommes vraiment et de comment appréhender un avenir qui nous corresponde réellement.
Partant de ce constat, Raphaël Franses, Christophe Lucas et Tristan Roche se sont lancé un défi : transmettre aux élèves et étudiants des outils d’apprentissage de soi afin qu’à long terme, l’école ne soit plus seulement un lieu de diffusion de savoirs purs, mais plutôt des lieux d’enseignement mêlant savoir-faire et savoir-être. Pour les fondateurs d’Awayke, il existe une réelle problématique concernant l’orientation professionnelle et il est fondamental pour chaque jeune de mieux se connaître et de trouver sa voie. Cela est d’autant plus vrai lorsque l’on sait qu’aujourd’hui, 85% des métiers de 2030 n’existent pas encore (source : Pôle emploi), 84% des jeunes veulent changer de métier (source : TNS Sofres), et 1 million de jeunes ne se sentent pas à leur place (source : pôle emploi).
Le mode d’action d’Awayke : une solution pour traiter le problème à la base
Cette start-up a la particularité d’agir à la base du problème en ciblant le manque de cours sur le développement personnel au sein des écoles. Ainsi, Awayke s’adresse à toutes les structures qui accompagnent la jeunesse prêtes à financer le programme. Cela permet non seulement aux jeunes d’avoir un accès gratuit à leurs services, mais aussi de leur éviter de faire la démarche eux-mêmes. L’idée ici est de co-construire un programme adapté en fonction des besoins du client, - pour la majorité, des établissements d’enseignement (lycées ou écoles supérieures) – de ce qu’il a déjà et ce qu’il aimerait ajouter. Le responsable pédagogique de l’école intègre ce parcours dans l’emploi du temps des élèves comme un module supplémentaire. Ces temps sont animés par des Awaykers, des indépendants formés à la pédagogie d’Awayke. A savoir que la formation est gratuite pour eux ; il leur est simplement demandé en échange de s’investir pour le collectif. Cela peut passer par l’amélioration de la pédagogie et/ou du modèle, par la proposition d’idées nouvelles, etc.
Une pédagogie nouvelle pour faciliter l’orientation par la connaissance de soi
La création de cette pédagogie s’est faite grâce à l’aide du « Conseil des Sages », une quinzaine d’experts de la pédagogie et de la connaissance de soi (Coachs, thérapeutes, professeurs...). Elle a aussi été inspirée des expériences personnelles des fondateurs et d’une partenaire coach. La méthode repose sur trois piliers fondamentaux. D’abord, la bienveillance : l’objectif est de mettre en place un cadre d’échanges qui amène à accepter l’autre tel qu’il est, sans jugement, pour s’en inspirer et s’accompagner les uns et autres. Deuxièmement, le caractère ludique du programme, à travers la mise en pratique et les jeux, qui occupent la majorité du temps (10 à 30% de théorie contre 70 à 90% de pratique). Enfin, la variation entre « individuel » et « collectif ». Dans chaque module, il y a des moments pour réfléchir sur soi-même à l’aide de questionnaires par exemple, et des moments d’échanges avec les autres.
Aussi, cette pédagogie sur la connaissance de soi dresse deux thématiques : d’une part, le savoir-devenir. Il s’agit ici de répondre à la question « qui suis-je pour trouver ma voie ? ». D’autre part, le savoir-être : savoir comment gérer son stress, son temps, savoir communiquer, gérer un conflit, coopérer. Pour le premier, la pédagogie est inspirée de la théorie du U d’Otto Scharmer, enseignant-chercheur au MIT (Massachusetts institute of technology). Une théorie qui présente trois étapes permettant de se mettre en action. Les équipes d’Awayke ont développé cette méthode en quatre étapes : la rétrospection, l’introspection, l’inspiration et la mise en action. Quant au second, le savoir-être, ce sont des modules entre 3h et 20h sur les compétences humaines identifiées par des structures comme Pôle emploi ou l’OCDE, pour savoir comment se comporter dans le monde actuel et celui à venir. Plus spécifiquement, ce sont des outils pour apprendre à gérer son stress, être plus éloquent, etc.
Immersion au cœur de la pédagogie d’Awayke
Concrètement, voici un exemple de module proposé par Awayke : l’Ikigaï, un des derniers ateliers concernant la mise en action. C’est un mot japonais qui signifie raison d’être et joie de vivre. L’Ikigaï est le point d’intersection entre les cercles représentant ce que l’on aime, nos talents, nos compétences, et les besoins du monde. Pour aider chaque élève à découvrir le sien, le module s’ouvre d’abord sur les présentations et l’explication de la démarche des awayakers. Le but ici étant de co-construire le programme avec les étudiants en fonction de ce dont ils ont besoin. Puis, un « tour de météo » des émotions et un « Ice Breaker » sont organisés afin de rendre les participants plus confiants et à l’aise. Quand vient le moment de chercher les Ikigaï de chacun, les ateliers alternent entre individuel et collectif, toujours dans l’esprit de se trouver soi-même tout en s’inspirant de ce que chacun peut nous apporter. Une fois leur Ikigaï trouvé, les élèves le présentent à la classe.
Aujourd’hui, Awayke agit dans les villes de Lyon, Paris, Nantes, Lille et Bordeaux, aux profits de près de 30 000 jeunes déjà. L’idée est évidemment d’étendre la pédagogie sur tout le territoire, ou au moins dans les dix plus grandes villes étudiantes françaises. Car, en effet, il reste nécessaire de « mieux se connaître pour libérer son potentiel et trouver sa voix ».