La médecine scolaire partagée mais débordée, au bord de la rupture (syndicats)
Paru dans Scolaire le jeudi 18 février 2021.
"Les médecins de l’éducation nationale n’ont pas les moyens humains de suivre les préconisations de la FAQ du 12 février 2021 et d’assurer le contact-tracing des élèves et des personnels" estime le SNMSU. Le syndicat UNSA des médecins scolaires réagit à la publication le 12 février d' "une nième foire aux questions" et à l'annonce d'un allègement du protocole, une décision "pour le moins surprenante", d'autant qu'elle prévoit des "études approfondies" pour déterminer si les personnels sont considérés comme "contacts à risque en cas d’apparition d’une variante sud-africaine ou brésilienne du SARC-CoV-2 chez un élève" de leur classe ou d’un cluster en maternelle. Les médecins travaillent déjà "7 jours sur 7" et ne sont pas "en mesure de réaliser des études approfondies". L'organisation syndicale estime que le ministre met "élèves et personnels en danger" et rappelle qu'elle avait demandé que la fermeture des écoles et établissements scolaires pour 4 semaines.
La semaine dernière, son homologue du SGEN-CFDT, le SNAMSPEN avait plutôt demandé "que les établissements scolaires puissent être fermés avec discernement" et attribué la demande de fermeture pendant les 4 semaines sur lesquelles s'étalent les vacances d'hiver au "manque de moyens de la médecine scolaire". Il considérait que certaines régions étaient "plus atteintes que d’autres", mais que dans la plupart, il était possible d' "assurer l’éducation des élèves avec des normes sanitaires respectées" de façon à éviter des "conséquences dramatiques sur la santé psychique" des jeunes. Mais, ajoutait-il, "les médecins scolaires, mal utilisés, à la place des personnels des ARS n’en peuvent plus", "ils n’arrivent plus à gérer les appels des chefs d’établissement, des parents, et les actes administratifs du contact tracing", ils "ne sont pas même tenus informés de l’état épidémique des bassins de vie"... L'organisation syndicale "demande aux ministères de la Santé et de l’Éducation nationale que les médecins scolaires puissent retrouver leur travail auprès d’élèves de plus en plus en difficultés à l’école – submergés par des informations anxiogènes – et des enseignants et chefs d’établissements qui doivent être accompagnés scientifiquement quant aux mesures qu’ils mettent en place pour laisser les écoles ouvertes".