Mathématiques : des enseignants moins à l'aise qu'ils ne le disent ? (DEPP)
Paru dans Scolaire le mercredi 17 février 2021.
Les trois quarts des professeurs des écoles qui ont des CM2 déclarent "qu’enseigner les mathématiques leur apporte souvent des satisfactions, et presque autant (71 %) jugent que cela a été plutôt facile", calcule la DEPP. Le service statistique de l'Education nationale publie les "premiers résultats" des deux enquêtes qu'elle mène "sur les pratiques d’enseignement des mathématiques" à la fin de l'école élémentaire et durant la dernière année du collège. Elle cherche, "sans objectif d’évaluation, à rendre compte des pratiques des enseignants, des raisons qui motivent leurs choix et des contraintes auxquelles ils sont soumis", mais, implicitement, fait état de difficultés plus importantes qu'affiché.
C'est ainsi qu'au CM2, un tiers des professeurs estime "qu’ils ont des élèves qu’ils ne pourront pas vraiment faire progresser en mathématiques". La DEPP classe les répondants en cinq groupes. Deux d'entre eux, réunissant près de la moitié des enseignant.e.s (47 %) témoignent "de difficultés exprimées vis-à-vis des mathématiques et de leur enseignement" ou d' "un engagement et une satisfaction moindres dans l’enseignement des mathématiques". Un autre groupe (17 %) délivre "un enseignement de type magistral, plutôt technique, qui vise la réussite immédiate" des élèves. Reste donc un gros tiers (36 %) d'enseignant.e.s qui ont "des choix didactiques affirmés pour un enseignement des mathématiques où les élèves construisent activement leurs connaissances" ou qui "font flèche de tout bois" et mettent "toutes les possibilités en œuvre afin que leurs élèves atteignent les objectifs d’apprentissage visés en CM2".
Au collège, hors éducation prioritaire, 44 % des professeurs de mathématiques estiment qu'en 3ème, plus de la moitié de leurs élèves ont "une maîtrise insatisfaisante des compétences travaillées", une proportion qui atteint les 76 % en EP. Ils mettent en cause le manque de travail de élèves ou la trop forte hétérogénéité des classes. Si la volonté de "repérer les procédures et erreurs des élèves" est "largement partagée, les moyens d'y parvenir sont "disparates".
La DEPP distingue quatre profils d'enseignant.e.s. Deux groupes réunissant 37 % des professeurs se caractérisent par "une forte prise en compte de l’élève", les uns "articulant sens et technique", les autres faisant "flèche de tout bois". Un tiers des enseignants délivrent "un enseignement relativement formel" et "moins personnalisé", un peu moins de 30 % se caractérise par "un enseignement plutôt transmissif et portant plus souvent sur les techniques".
Premiers résultats de l’enquête sur les pratiques d’enseignement des mathématiques, Praesco, en classe de CM2 en 2019 (ici)
Premiers résultats de l’enquête sur les pratiques d’enseignement des mathématiques, Praesco en classe de troisième en 2019 ici