La première tâche d'un.e ministre de l’Education nationale de gauche sera "la construction d’une réelle démocratie scolaire" (Collectif Jean Zay)
Paru dans Scolaire le vendredi 29 janvier 2021.
Plusieurs personnalités du monde de l’éducation constituent un "collectif Jean Zay" et appellent la gauche à bâtir une alternative pour l'école de la République alors que "l’architecture du système éducatif est sans cesse démontée et remontée par une frénésie de réformes, surtout depuis trois ans, souvent inefficaces, parfois délétères, aujourd’hui illisibles" et que les élèves sont considérés comme "de simple machines à apprendre ou à déchiffrer". Les signataires savent "qu’il ne peut y avoir ni justice, ni démocratie authentique sans que l’on rende à l’Ecole publique sa place centrale dans la construction d’un projet politique de gauche".
Ils considèrent que c'est d'autant plus nécessaire que "des générations d’enfants vont devoir faire face à de nombreux bouleversements sanitaires, écologiques, économiques, sociaux, humains" et qu' "aucun personnel enseignant ne doit être mis devant des élèves sans une solide formation (...) permettant le travail collaboratif, la connaissance du système éducatif et celle du développement des élèves dans toutes ses dimensions, cognitives et émotionnelles, physiques et sociologiques". Et il faut "en finir également avec l’entassement de dispositifs et de directives contradictoires émises dans la précipitation (...) ; en finir avec la logique de concurrence et de tri social induite par l’inflation des évaluations".
Le collectif propose de commencer "par admettre que toutes celles et ceux qui sont sur le terrain ont quelque chose à dire à ceux qui les dirigent – et non seulement l’inverse – et que les élèves eux-mêmes, ainsi que leurs parents doivent être associés aux réflexions. Ainsi, la première tâche à laquelle devra s’atteler le ou la prochaine ministre de l’Education nationale est la construction d’une réelle démocratie scolaire" car "nous avons besoin d’un projet éducatif à long terme, de la maternelle à l’université, solide et stable, échappant aux caprices d’un ministre, à la temporalité politicienne, et garanti par l’existence d’une instance supérieure représentant toutes les forces vives de la société, indépendante, garante de l’acceptation, du suivi et de la continuité des réformes éducatives".
A noter parmi les signataires Marc Bablet, Said Benmouffok , Agathe Cagé, Laurence De Cock, Veronique Decker, Delphine Guichard, Delphine Hammel, Patricia Legris, Olivier Loubes, Philippe Meirieu, Joelle Paris, Philippe Watrelot, Rachid Zerrouki, et Pascal Bouchard, directeur de ToutEduc.
La tribune est publiée par Libération ici