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Une insertion professionnelle plus difficile pour les "recalés" du supérieur (Céreq)

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 25 janvier 2021.

Conséquence de la sélection à l’entrée dans le supérieur, l’enquête Génération du Céreq (sortants 2013 interrogés en 2016) montre que les jeunes empêchés de poursuivre des études après le baccalauréat connaissent un début de carrière plus difficile que les autres bacheliers. Dans son enquête, le Céreq distingue les bacheliers ayant arrêté leurs études pour d’autres raisons que le refus de l’institution (100 000 jeunes en 2013), les "recalés" à l’issue de la sélection formelle (20 000) et le groupe des bacheliers sortis de l’enseignement supérieur sans avoir obtenu de diplôme (75 000).

Trois ans après avoir été refusés dans l’enseignement supérieur, les "recalés" sont plus éloignés de l’emploi que les autres. Leur taux de chômage est de 24% (17% parmi les bacheliers n’ayant pas souhaité poursuivre et 21% parmi les bacheliers non diplômés du sup). Un quart des recalés relève de la catégorie des "Neet" (ni en formation ni en emploi). Leur trajectoire au cours des trois premières années de vie active étant également plus difficile que celles des autres groupes.

Une impréparation

Le Céreq avance plusieurs raisons pour expliquer cette pénalité des "recalés". Le fait d’avoir été refusé à l’entrée dans le sup serait révélateur d’autres fragilités individuelles : "être recalé pourrait être la conséquence d’un déficit de confiance en soi, de persévérance ou de motivation, mais aussi de socialisation, à l’enseignement supérieur". D’où la nécessité pour les politiques publiques de l’orientation de "viser plus explicitement la fluidité des transitions post-bac, notamment pour les publics de l’enseignement professionnel".

Par ailleurs, les jeunes qui entrent dans la vie active à rebours sont certainement moins préparés que ceux qui l’avaient prévu : "l’impréparation pourrait faire écho au projet éducatif contrarié par l’institution scolaire, associé à l’absence d’un projet professionnel immédiat .» Et le Céreq de recommander "une meilleure équité d’information entre les futurs bacheliers afin de leur permettre de construire leur propre ‘cartographie’ des horizons professionnels possibles".

Une résignation

Une troisième piste postule que "les réactions à la sanction de l’institution peuvent être elles aussi socialement différentes et que les jeunes issus d’un milieu social peu aisé sont plus susceptibles que les autres de se conformer à l’appréciation qui leur est faite (…). Dans cette perspective, les 'recalés' du supérieur les plus modestes auraient davantage intégré l’idée qu’ils n’étaient ‘pas faits’ pour les études."

En ce qui concerne le retour en formation, les femmes ont quasiment deux fois plus de chances que les hommes de connaître une trajectoire de reprises d’études et les jeunes issus de milieux moins favorisés ont nettement moins tendance à reprendre des études. Par rapport aux bacheliers généraux, les bacheliers technologiques ont deux fois moins de chances de revenir aux études et les bacheliers professionnels, cinq fois moins.

Céreq, Bref n°399, Décembre 2020.

 

Colette Pâris

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