Nouveau protocole sanitaire : les organisations syndicales ne sont pas convaincues, même quand elles ne sont pas hostiles
Paru dans Scolaire le vendredi 15 janvier 2021.
Lors de sa conférence de presse sur les mesures prises dans le cadre de l'épidémie, hier 14 janvier, le Premier ministre a considéré que le confinement du printemps dernier avait "creusé les inégalités scolaires et accru les risques de décrochage de nombreux enfants". Pour éviter d'y recourir à nouveau, il indique que le protocole sanitaire dans les cantines scolaires doit être renforcé, les activités physiques et sportives scolaires et extrascolaires en intérieur suspendues et la capacité de dépistage dans les établissements scolaires augmentée "avec un objectif de 300 000 tests par semaine". Par ailleurs, les dérogations au couvre feu permettront "d’aller chercher ses enfants à l’école ou à la crèche".
Ces déclarations ont provoqué de nombreuses réactions syndicales. Le SE-UNSA considère que les mesures annoncées "sont nécessaires" pour "éviter de devoir encore les durcir d’ici quelques jours", mais elles doivent être "précisées et accompagnées". "La poursuite, au-delà du 20 janvier, de l’alternance dans la majorité des lycées et quelques collèges est nécessaire (...). Son élargissement, enfin accepté par le ministre, devra être une réalité dans les académies." Le Syndicat des enseignants demande au ministre de renoncer "dès maintenant aux épreuves d’examens prévues en mars". Il est "inquiet de la suspension des activités physiques en milieu clos qui va conduire de fait à la réduction de l’activité physique tout court dans cette période hivernale".
Le SNALC est favorable aux campagnes de tests mais "prend acte que le renforcement du protocole se résume globalement à faire pratiquer l'EPS en extérieur en pleine période hivernale... les mesures concernant les cantines étant quasi identiques à ce qui existe déjà dans le protocole actuel." Il considère que le ministre ne peut pas demander "en même temps un renforcement des règles sanitaires et le maintien du maximum de cours pour les élèves de terminale, car il n'a toujours pas annoncé la non-tenue des épreuves de spécialité du baccalauréat général et technologique à la mi-mars".
Le syndicat FSU des enseignants d'EPS, le SNEP estime qu'interdire les activités dans les espaces couverts "revient à supprimer purement et simplement l’EPS des enseignements pour les élèves" alors que "la pandémie a fait la démonstration du besoin important de la pratique physique pour tous les jeunes".
SUD éducation dénonce "la politique de l’autruche" : "En ne touchant pas aux entreprises et aux écoles, la logique du gouvernement est de nouveau claire et assumée : il s’agit de restreindre tout ce qui peut l’être, sans toucher à l’économie. Il s’agit principalement de préserver à n’importe quel prix les profits des capitalistes au détriment de la santé de la population".
A noter par ailleurs que le syndicat "Action et Démocratie" à Montpellier (CFE-CGC) a écrit au ministre pour dénoncer l'organisation au rectorat d'un conseil de discipline en présentiel le 14 janvier, "avec un effectif pléthorique dépassant largement les jauges protocolaires COVID 19 de la salle rectorale la plus grande".