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Pratiques culturelles : une réduction des écarts sociaux et générationnels pendant le premier confinement (ministère de la culture)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le mardi 15 décembre 2020.

Pendant le premier confinement les personnes âgées de 60 ans et plus sont celles qui ont le plus augmenté leur consommation de vidéos en ligne et leur utilisation des réseaux sociaux. Avec les classes populaires, elles sont aussi celles à avoir le plus développé la consultation de ressources culturelles numériques : visite virtuelle d’une exposition, d’un musée, visionnage d’un concert, d’un spectacle de théâtre ou de danse. Ce sont les principaux enseignements issus de l’enquête "Pratiques culturelles en temps de confinement" qui vient d’être publiée par le département des études et de la prospective et des statistiques du ministère de la culture. Vague exceptionnelle de l’enquête "Conditions de vie et aspirations" pilotée chaque année par le Crédoc, elle a permis de questionner, du 20 avril au 4 mai dernier, la population âgée de 15 ans et plus sur ses pratiques culturelles et scientifiques en amateur, les consommations culturelles, la consultation de ressources culturelles numériques et des réseaux sociaux ainsi que sur les supports mobilisés pour se tenir informé.

Pratiques moins clivées

Comme le constatent les rédacteurs de la note, Anne Jonchery et Philippe Lombardo, tous deux chargés d’étude au DEPS, "après que la période du confinement printanier a vu se creuser les inégalités sociales et économiques dans de nombreux domaines, les pratiques culturelles apparaissent à l’inverse moins clivées, et l’on observe même une réduction des écarts sociaux et générationnels pour bon nombre d’entre elles". Les auteurs ajoutent : «il semble que la contraction de l’espace-temps ait contribué à réduire les différences de comportement culturels, en étendant la culture d’écran à des populations plus âgées ou plus populaires, dont les usages auparavant plus ciblés se sont diversifiés répondant à des besoins ludiques, d’évasion ou de communication".

Dans le même temps, on assiste à un sursaut d’intérêt pour les pratiques artistiques en amateur notamment chez les jeunes et au sein des classes populaires. "Ce rapport actif à la culture, en partie déconnecté des écrans, a mobilisé une partie de la population, permettant pendant cette période confinée des formes d’expression de soi mais aussi un maintien du lien social par la diffusion de productions individuelles ou collectives". La musique et la danse, particulièrement investies par les jeunes et les classes populaires ayant été, selon les auteurs, "certainement stimulées par la diffusion en ligne de productions collectives réalisées à distance par des professionnels ou des amateurs, et par des prestations depuis les fenêtres ou les balcons pour le voisinage et relayées aussi sur les réseaux sociaux".

Occupation du temps

Les modes de travail pendant le confinement semblent aussi avoir joué un rôle. Avec l’interruption du travail, le chômage partiel ou technique, les classes populaires ont pu avoir un temps libre plus important qui leur a permis de s’investir dans des pratiques culturelles. A contrario, pour les cadres, les professions intellectuelles supérieures et même des professions intermédiaires, le télétravail a pu être un "surtravail" les empêchant de développer leurs activités culturelles. Ainsi, la lecture et la consommation culturelle d’écran ont connu une chute importante chez les CSP+.

Du côté des familles, alors qu’on pouvait penser que s’occuper d’enfants au moins quatre heures par jour aurait des incidences négatives sur les pratiques, l’enquête démontre que "la charge des enfants, assumée presque uniquement au sein de l’espace domestique n’a pas restreint mais au contraire stimulé les pratiques artistiques et scientifiques en amateur et les consommations culturelles en groupe, soutenant des formes de partage culturel". Les pratiques en amateur collectives s’étant particulièrement développées dans les familles à bas revenu.

A noter que chez les 15-24 ans, les pratiques en amateur de musique et de chant sont passées, entre 2018 et la première période de confinement de 20 % à 35 %, les pratiques de danse de 10 à 29 %, les arts plastiques de 27 à 40 %, les activités scientifiques ou techniques de 12 à 29 %, les pratiques d'écriture du type journal intime de 7 à 14 %, de type poétique de 9 à 13 %, la photographie de 22 à 30 %.

L’enquête est à télécharger sur le site du ministère de la culture, ici

Colette Pâris

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