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Comment communiquer masqué.e avec les bébés ? Pourquoi il faut impliquer le corps dans l'apprentissage de la lecture (revue ANAE)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le vendredi 11 décembre 2020.

Le port du masque modifie-t-il les interactions des professionnel.le.s de la petite enfance avec les bébés ? C'est la question que pose Edouard Gentaz dans le dernier numéro de la revue de l'ANAE. Le chercheur (U. de Genève et CNRS) rappelle que les tout petits ont "une capacité très précoce à percevoir les visages" et qu'ils les préfèrent à d'autres stimuli, avec une préférence pour le visage de sa mère en particulier, et plus généralement pour les visages féminins. "En général, les visages sont traités avec un modèle de fixation préférentielle systématique au sein d'un triangle (...) entre les yeux, le nez, la bouche".

Toutefois, la zone la plus regardée, bouche ou yeux dépend à la fois de l'âge de l'enfant et de l'émotion qu'il y lit. A partir de 7 mois, "la bouche semble plus regardée dans les visages de joie ou de dégoût et les yeux semblent plus regardés dans les visages de colère, peur ou tristesse". Quant aux visages masqués, ils sont "systématiquement moins regardés".

Toutefois, Edouard Gentaz note que "l'exploration visuelle se concentre sur le haut du visage lorsque celui-ci est masqué" et les bébés, à partir de 10 mois, "peuvent être capables de repérer les informations visuelles disponibles sur un visage, y compris masqué, à condition que ce dernier exprime une émotion". Il invite donc les professionnel.le.s à "accentuer les signaux visuels émotionnels disponibles (yeux, front) et (à) solliciter davantage les autres modalités comme la voix ou les positions corporelles en accentuant leurs variations".

A noter dans ce même numéro de la revue un article sur "le rôle bénéfique de l'usage du corps dans l'apprentissage de la lecture". Les auteurs (F. Bara, C. Rivier, E. Gentaz) plaident pour "l'apprentissage simultané de la lecture et de l'écriture" de façon que les lettres soient "représentées au sein de notre cerveau, non seulement par leurs composantes visuelle ou sonore, mais également sous leur forme sensori-motrice". Cela suppose évidemment que les lettres aient été apprises "en les écrivant plutôt qu'en les tapant" sur un clavier, le geste étant alors le même pour chacune des lettres. Mais la forme des lettres peut aussi être travaillée avec la main si elle est en relief, ou en produisant la forme des lettres "dans les airs avec le bras", ou en marchant et en suivant les contours de la lettre tracée au sol. Les auteurs concluent à "une supériorité de la réalisation de l'action en comparaison de la simple observation" pour l'apprentissage des lettres et des associations lettre-son.

Revue ANAE (approche neuropsychologique des apprentissages chez l'enfant) n°168, le site ici

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