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Ecole maternelle : un programme "aménagé et complété" par le Conseil supérieur des programmes

Paru dans Petite enfance, Scolaire le mercredi 09 décembre 2020.

A la demande de Jean-Michel Blanquer, et dans le cadre de l'abaissement à 3 ans de l'obligation d'instruction, le Conseil supérieur des programmes publie une "Note d’analyse et de propositions sur le programme d’enseignement de l’école maternelle". Le CSP prend des précautions, il ne propose pas de réécrire le programme de 2015 (auquel les enseignant.e.s sont très attaché.e.s, ndlr) et il affirme que l'école maternelle n'est pas "l’antichambre de l’école élémentaire", d'autant que les enfants de 3 à 6 ans peuvent accomplir "en trois mois", "des progrès impressionnants qui ne dépendent pas toujours des stimulations que lui apportent les adultes" et que, "à cet âge, la relation affective prime sur la relation pédagogique". D'ailleurs, selon le programme en vigueur "sa principale mission est de donner envie aux enfants d’aller à l’école pour apprendre".

Le CSP ajoute toutefois aussitôt que cette école "doit permettre à tous les enfants d’accéder sans difficulté préalable aux apprentissages fondamentaux", il précise que "le jeu est au service des apprentissages", il insiste à plusieurs reprises sur la nécessité que les apprentissages soient menés "de manière systématique et structurée", ce à quoi n'invite pas "le programme en vigueur" et il invite les enseignant.e.s à "tenir compte des exercices proposés lors des évaluations nationales de début de CP". Il ajoute : "S’il faut absolument éviter de préparer les jeunes enfants aux exercices qui leur seront proposés en CP, il n’en demeure pas moins que ces exercices, conçus avec beaucoup de soin (par le Conseil scientifique de l'Education nationale, ndlr) (...), peuvent faire office de guide et dessiner l’esprit dans lequel le travail avec les enfants de maternelle peut être mené" en mathématiques (comme dans dans d'autres domaines, ndlr).

La note d'analyse évoque en effet, à propos de la lecture, les travaux de Stanislas Dehaene qui a montré, à propos de l'apprentissage de la lecture qu' "il suit un processus analogue à celui qui permet au nourrisson de reconnaître les visages de ses proches" ce qui "permet de comprendre l’inefficacité par ailleurs constatée de la méthode dite 'globale' d’apprentissage de la lecture. Le cerveau de l’enfant, quand il procède à une reconnaissance, travaille sur des segments, et au premier chef sur les lettres : l’école maternelle doit donc préparer à l’exercice de cette aptitude qui se déploiera pleinement au cours préparatoire en construisant la 'conscience segmentale' des petits enfants", les adultes les amenant à prendre conscience de leurs apprentissages.

Le CSP évoque aussi le contexte : "L'abaissement de l'âge de l'instruction obligatoire de 6 à 3 ans ne change pas grand-chose pour l’écrasante majorité" des enfants puisque aujourd'hui, 97 % des enfants de trois ans vont à l’école maternelle mais seulement 67 % en Seine-Saint-Denis (une information inédite, ndlr) et 70 % Outre-mer. Cette réforme "invite à envisager sous un angle nouveau les apprentissages et les acquis des enfants, et à sensibiliser les parents à l’obligation d’assiduité de leur enfant. Le taux très élevé de scolarisation à 3 ans cache, en effet, une assiduité souvent irrégulière durant la semaine et même durant la journée, notamment des plus jeunes enfants."

La note insiste aussi sur la formation des professeurs des écoles qui devrait faire "une place de choix aux stades de développement de l’enfant, à sa protection, à ses droits et à sa santé ainsi qu’à des démarches pédagogiques adaptées pour renforcer ses capacités d’expression et de communication verbales, et pour l'introduire aux objets mathématiques". Elle considère de plus que certaines conditions doivent satisfaites en termes d'effectifs et de locaux. Elle propose que le même enseignant suive les enfants de petite section jusqu'en grande section. Elle plaide pour que soit portée "une attention particulière aux modalités de coopération entre les enseignants et les ATSEM" dont la formation devrait être renforcée.

Et le CSP prévoit un certain nombre de points sur lesquels le programme peut donc être aménagé, notamment en ce qui concerne "la compréhension du principe alphabétique", le vocabulaire, "les structures grammaticales élémentaires", la notion de nombre... Il considère, à propos du nombre, que "la progression à mettre en place est peu visible dans le programme en vigueur", mais la proposition du CSP "d’expliciter les objectifs à atteindre en proposant des repères souples dans un parcours d’apprentissage sur l’ensemble du cycle" vaut pour tous les domaines.

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