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Sport : le SNEP-FSU appelle à 1500 recrutements sur 5 ans, un grand plan d'équipements et à porter à 4h l'EPS obligatoire

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 08 décembre 2020.

Alors que le ministère vient de communiquer, ce mardi 8 décembre 2020, sur les objectifs et le calendrier de mise en œuvre du nouvel enseignement de spécialité en "éducation physique, pratiques et culture sportives" qui pourra être offert à la rentrée 2021 aux lycéens de la voie générale dès la classe de première, le SNEP-FSU présentait ce même jour son appel à la mise en place de 10 mesures visant à renforcer la pratique sportive à l'École et hors l'École. Malgré la "forme de reconnaissance" que constitue, pour le syndicat, l'annonce de la création de cet enseignement de spécialité qui leur a valu "2 ans de lutte", celui-ci s'est dit encore "profondément" agacé par ce qui se passe au ministère. Pour lui en effet, l'activation du comité de pilotage avec des sportifs de haut niveau sans la présence de ceux qui oeuvrent au quotidien, notamment les enseignants, "ne montre pas la volonté d'une prise en charge des problématiques" multiples selon le syndicat et dont il s'est fait l'écho ce jour. Outre vouloir renforcer la pratique obligatoire à l'École en recrutant massivement, en augmentant les horaires hebdomadaires de l'EPS ou encore en construisant et rénovant des équipements, le SNEP plaide aussi pour des mesures qui permettront son développement hors enseignement et dans le cadre extrascolaire et permettront ainsi la réduction des inégalités d'accès au sport.

En tête des mesures présentées ce jour figure l'augmentation des horaires hebdomadaires consacrés à l'EPS, qui doivent être portés, selon le syndicat, à 4h, de la maternelle jusqu'à la fin du lycée. En effet, pour celui-ci, le caractère obligatoire de la pratique sportive est un "point crucial" pour pouvoir réduire les inégalités de pratiques observées dans la société. Le syndicat réclame aussi le doublement des recrutements sur un plan pluriannuel, "pendant au moins 5 ans", à raison de 1500 recrutements par an pour faire face au déficit d'enseignants et tenir compte de la pyramide des âges et de départs à la retraite.

10 % des établissements n'avaient pas assez d'enseignants en septembre pour assurer l'EPS

Cela permettrait "un retour" au taux d'encadrement de 2007 dans le second degré, détaille le dossier de presse, alors que depuis l'arrivée de Jean-Michel Blanquer, le concours du CAPEPS externe a connu une très forte baisse (-21% de 800 postes à 630) et pour 2021, "le nombre de recrutements reste identique (790 dont 670 au CAPEPS externe, 80 au CAPEPS interne et 40 à l'agrégation externe)". Selon l'enquête de rentrée du syndicat, 10 % des établissements n'avaient pas assez d'enseignants en septembre pour assurer l'EPS. Améliorer l'encadrement passe aussi, selon lui, par l'abaissement du nombre d'élèves par classe à 24, pour "accompagner" les élèves, les "mettre en confiance", proposer de "bons enseignements". Le syndicat évoque pour ce faire également des dispositifs de dédoublements, ou encore 3 profs pour 2 classes.

"Donner un nouveau sens scolaire à la discipline, surtout aux yeux des élèves" passe également par la programmation à tous les examens d'une épreuve d'EPS et revalorisée par rapport aux coefficients actuels, alors que celle-ci avait été supprimée il y a quelques années du diplôme national du brevet et que les référentiels nationaux pour le bac l'ont été également, aboutissant ainsi à des "bricolages locaux" et à une "dévalorisation de l'enseignement".

Hors cadre obligatoire mais toujours dans le cadre de l'École, le SNEP porte d'autres revendications. Outre plaider pour la création d'une section sportive dans tous les établissements, ce qui n'est actuellement pas le cas, le syndicat demande l'augmentation de la subvention affectée au sport scolaire pour que cela ne repose plus seulement par les familles et les AS. Il souhaite aussi que le mercredi après-midi soit libéré, temps qui permet l'organisation de rencontres et le "vivre ensemble", alors que l'enquête de rentrée du syndicat a montré que la réforme du lycée a "très fortement impacté" négativement le sport scolaire sur ce temps là dans 40 % des établissements.

Faire passer le financement du sport de 0,14 % à 1 % du budget de l'État

Enfin, le syndicat appelle à construire et rénover des gymnases et surfaces de pratiques et que ceux-ci soient mis aux normes environnementales, qu'il chiffre à 1000 gymnases et piscines éco-responsables d'ici 2024, et, au-delà,du secondaire, à créer un module obligatoire d'EPS en licence, voire dans d'autres formations post-bac, comme les BTS.

Plus largement, le SNEP estime nécessaire de "réfléchir à la continuité hors l'École" et à prévoir une nouvelle loi de programmation pour définir territorialement les orientations pour le sport, il  appelle à un financement du sport à hauteur de 1 % du budget de l'État alors que le 0,14 % qui lui est dédié représente aujourd'hui "une misère".

La position du syndicat pour le développement de la pratique sportive n'est pas nouvelle, dit-il, mais elle est renforcée par la crise sanitaire qui "a mis en exergue" cette nécessité, "même si les enjeux dépassent largement cette crise". Les représentants syndicaux ont évoqué diverses études qui ont montré l'augmentation de la sédentarité et l'influence du niveau de salaire et d'études sur la pratique et le renforcement des inégalités à ce sujet, l'augmentation du temps passé devant les écrans, la baisse chez les enfants, entre il y a 40 ans et aujourd’hui, de 25 % de leurs capacités cardiovasculaires, ainsi que la place occupée par la France dans l'Union européenne, selon le rapport santé 2016 de l'OCDE, l'avant-dernière en termes de pratique sportive chez les adolescents (et la 18e dans les pays riches en matière de santé physique selon un rapport de l'Unicef de septembre 2020). La pratique sportive, "fragilisée par différentes mesures du ministère", par exemple la baisse horaire dans la voie professionnelle (jusqu'à 6 % de l'horaire pour les élèves de bac professionnel, du "jamais vu") et la mise en difficulté de l'EPS par la réforme du lycée, doit être selon le syndicat portée par "une politique ambitieuse pour et par la société". Dans le cadre de cette semaine de l'EPS, le syndicat, qui dit avoir commencé à interpeller les élus, décideurs, parents d'élèves, organise aussi des temps de rencontres comme la visio-conférence programmée demain.

Camille Pons

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