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Enseignement français à l’étranger : pour le directeur de l'AEFE auditionné au Sénat, "le réseau est résilient"

Paru dans Scolaire, Culture le mercredi 18 novembre 2020.

Auditionné ce mercredi 18 novembre par la commission des Affaires étrangères du Sénat sur le budget de l’agence inscrit au projet de loi de finances de 2021, Olivier Brochet, directeur de l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) est revenu sur la mise en œuvre du budget complémentaire décidé au printemps, sur la crise sanitaire et sur le plan de développement qui prévoit un doublement des effectifs à l’horizon 2030.

Evoquant l’impact "d’une crise sans précédent", le directeur général estime que "le réseau est résilient". Dès la rentrée "les réouvertures ont été plus nombreuses que ce qu’on aurait pu espérer. Ensuite à la Toussaint, pour les parents et enseignants l’atmosphère est plus apaisée qu’au printemps (…). C’est positif mais c’est fragile", dans un contexte également marqué par le risque terroriste, ce qui a amené l'agence à passer en revue tous les établissements du point de vue de la sécurité. Au Liban, nous dépendons même d'une situation qui peut changer à tout moment, un établissement peut ouvrir puis fermer alternativement."

En ce qui concerrne les effectifs, ils sont globalement préservés avec une baisse d'environ 1%, ""c’est un réseau qui résiste, mais il faut nuancer ces chiffres". 40 % des établissements ont repris après les vacances avec des effectifs en hausse mais 60 % en perdent ; de petites structures peuvent perdre  jusqu’à 50% de leur effectif d’où des inquiétudes sur la capacité de certains établissements à passer le cap. Les effectifs fluctuent également en fonction des zones, + 6 % au Maghreb, - 1 % en Europe, - 5 % en Asie du Sud-Est... Le directeur signale la situation particulière du Liban, où plusieurs milliers d’élèves manquent à l'appel, alors que c’est le premier pays en effectifs avec 62 000 élèves, et celle des USA où les établissements perdent 9 % de leurs effectifs. Ce sont les établissements conventionnsés qui perdent le plus d’élèves ( -3,3 %). Cette situation "impacte les comptes de l’agence ; on va constater une perte de 11 millions d’euros liée à la baisse des effectifs dans ces établissements ." 30 établissements sont en grande difficulté : jusqu’à quel point l'Agence pourra-t-elle les aider ?

Quant au plan de soutien du 30 avril dernier, qui prévoyait  50 millions de prêts garantis par l’Etat et 50 millions d’euros de subventions. "On a 50 millions à consommer cette année" pour l'aide aux familles française, on en a consommés 15 et on a l’accord pour garder le reliquat pour 2021". En ce qui concerne l’aide aux "familles étrangères", elle l'a été à hauteur de 13, 4 millions sous forme de subventions aux établissements qui accordent des remises sur les frais de scolarité aux familles (et non directement par des bourses, NDLR). Une aide spécifique a été consentie à la Mission laïque française au Liban sous forme de crédits pour les établissements libanais. "30 établissements beyrouthins ont reçu une aide après l’explosion du mois d’août à la demande du président de la République", précise Olivier Brochet.

Il ajoute qu'avec la crise sanitaire, "il a fallu venir en aide à tous les établissements pour leurs achats de matériel sanitaire, pour les outils numériques, la formation des enseignants :  on a reçu 350 dossiers représentant 25 millions". L'AEFE a également versé une "sursubvention" aux établissements qui ont perdu 5% des effectifs ; il y a eu 38 avances de trésorerie, principalement aux établissements partenaires pour leurs difficultés liées au contexte sanitaire, à hauteur de  4,7 millions d’euros. Des versements décalés ont été accordés pour les établissements conventionnés (19,7 millions accordés sous forme de prêts aux trésoreries de ces établissements). Au total, "le réseau a été fortement soutenu par l’Etat", situation favorable au regard de la concurrence avec les anglo-saxons qui ne bénéficient pas de subvention d’Etat.

D'ailleurs de nombreuses demandes arrivent d'établissements qui voudraient être homologués, ce qui est de bon augure pour l’objectif de doublement des effectifs d’ici à 2030. 14 homologations ont été réalisées cette année,  représentant un gain de 5 000 élèves et plusieurs autres demandes vont arriver avant la fin de l’année. Le directeur évoque à ce sujet une nécessaire souplesse. Par ailleurs, la crise a montré que la qualité de l’enseignement à distance était reconnue par les parents et ajoute que 90 000 actions de formation aux outils numériques pour les équipes ont été menées dans les établissements. "Nous espèrons que 2021 va permettre de reprendre notre développement ; nous allons renforcer la formation des enseignants sur place et améliorer nos capacités informatiques."

Michel Delachair

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