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Etats généraux du numérique : l'INRIA pose les conditions du développement du numérique pour l'éducation

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mardi 03 novembre 2020.

Les "États généraux du numérique pour l’Éducation", qui devaient se dérouler à Poitiers demain 4 novembre et jeudi 5, sont maintenus et, annonce le ministère, "l’intégralité des plénières, séminaires et table-rondes des journées des 4 et 5 novembre sera retransmise en direct" sur un site dédié (ici). Jean-Michel Blanquer les  clôturera le jeudi 5 entre 16 et 17h.

Le ministre de l'Education nationale avait lancé cet été "une démarche de consultation" préalable à l'organisation de ces "États généraux" et lancé un appel à  contribution auquel a répondu l'INRIA qui publie "sept propositions pour répondre aux grands défis du numérique pour l’éducation". L'Institut national de recherche en informatique et en automatique entend en effet "renforcer son positionnement sur ce sujet sociétal". ToutEduc reviendra sur chacune de ces propositions dans les semaines à venir, tandis que l'Institut proposera fin novembre dans un livre blanc "une réflexion plus globale sur le sujet".

L'INRIA propose d'abord de "développer des projets de recherche des sciences du numérique au service de la réussite scolaire", mais conjoints avec les sciences cognitives, les sciences de l’éducation et les sciences du numérique. La constitution d'équipes communes auxquelles seraient associés "dès le départ des enseignants et des entreprises" garantirait l'impact de ce type de recherche. L'INRIA pense notamment à deux axes de travail, répondre aux "besoins d’adaptation scolaire" des personnes en situation de handicap et "la question de l’amotivation qui est l’une des causes de l’échec scolaire".

Deuxième proposition, "développer des méthodologies rigoureuses pour l'évaluation du numérique éducatif" car, "par le passé, certaines intégrations du numérique ont été réalisées sans évaluation de leurs impacts sur les apprentissages ou bien dans le cadre d'expérimentations à portée trop limitée". L'institut donne l'exemple inverse de "NetMaths, plate-forme interactive québécoise d'apprentissage des mathématiques particulièrement réussie". La conception des solutions numériques doit donc être collaborative et intégrer une démarche d’évaluation dès l'origine.

La troisième proposition concerne la formation au numérique des enseignants qui doit changer d'échelle de façon qu'ils se dotent "d’un positionnement critique et éclairé face au numérique". Et une formation de base, comme celle du MOOC Class'Code (développé par l'INRIA) "ne suffit pas", il faut "un accompagnement au cours du temps, à travers des communautés de pratiques". Mais "le besoin de formation en pédagogie des ingénieurs produisant des ressources pédagogiques, est tout aussi important."

La suivante porte sur la formation de "tous et toutes" via une "université citoyenne et populaire du numérique". L'INRIA propose de prendre exemple sur des pays comme la Finlande qui a mis en oeuvre "une formation en ligne pour les cadres du pays afin de comprendre les mécanismes de l’apprentissage machine et des enjeux sociétaux induits par ces technologies disruptives". L'institut propose encore "de faire de la certification PIX la référence française en matière de compétence informatique".

Cinquième proposition, considérer les "ressources éducatives numériques comme des biens communs (...) qui soient évolutifs et basés sur des ressources libres et éditables par les acteurs éducatifs. Ces ressources doivent pouvoir être indexées de manière à faciliter leur usage par les enseignants." Actuellement, alors qu'elles existent en grand nombre, les trouver "reste un défi" et "certaines ressources sont limitées dans leur diffusion parce qu’elles ont été développées avec des technologies propriétaires". 

La sixième proposition suppose la création d'un "dossier de formation personnalisé permettant à tout apprenant et à toute apprenante de se réapproprier ses données d’éducation". En effet, "à ce jour, aucun système, y compris au sein de l’Éducation nationale ou de l’Enseignement supérieur" ne garantit "la portabilité des données" telle qu'elle est prévue par le RGPD (règlement général sur la protection des données) qui définit "le cadre juridique pour les données à caractère personnel des citoyens de l’Union européenne". Des systèmes de gestion des informations personnelles (ou PIMS) existent pourtant, ils "permettent aux personnes de gérer leurs données à caractère personnel dans des systèmes de stockage sécurisés locaux ou en ligne et de les partager au moment et avec les personnes de leur choix" ce qui suppose encore de "développer l'interopérabilité des solutions logicielles", mais aussi "une terminologie commune en sciences de l’éducation".

Enfin l'INRIA propose la création d'un "observatoire des EdTechs". Un tel observatoire avait été créé en 2017 par Cap Digital avec l’aide de la Caisse des dépôts et de la MAIF mais a été fermé en 2019. Or de très nombreux sites web fournissent des informations relatives au numérique éducatif, sans rien qui permette "d’agréger des informations, d’observer à l’échelle nationale des tendances et de mettre à disposition des données consolidées du numérique éducatif et encore moins d’avoir un travail de synthèse de référence et de parangonnage" (présentation sur un même registre d'informations de natures différentes, ndlr).

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