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Assassinat d'un enseignant : réactions et mise en perspective

Paru dans Scolaire le dimanche 18 octobre 2020.

Après l'assassinat d'un enseignant, et le message du ministre de l'Education nationale invitant "toute l'institution (à) réagir", les réactions horrifiées se multiplient, toutes les organisations expriment leurs sentiments, elles sont bouleversées, solidaires, affirment que "personne ne peut contester et encore moins refuser un enseignement partie intégrante des programmes de l’école de la République" (Ligue de l'enseignement), et se gardent de toute récupération, même si le "collectif Racine" (une mouvance proche de l'ancien Front national) en profite pour demander des "actes forts", avec déchéances de nationalité et expulsions.

Pour sa part, Claude Lelièvre revient aux réactions et décisions prises après les attentats de janvier 2015. Najat Vallaud Belkacem, alors ministre de l'Education nationale, avait réuni huit de ses prédécesseurs. L'historien, qui était présent, avait publié quelques mois plus tard sur Médiapart l'essentiel de leurs propos, il les publie à nouveau sur son blog. Pour Jean-Pierre Chevènement, Charlie Hebdo "a le droit de faire ce qu’il veut", mais "un professeur de dessin n’aurait pas le droit de faire la caricature de Mahomet". Il rappelle la formule de Jules Ferry dans sa lettre aux instituteurs "ayez la plus grande réserve dès que vous risquez d'effleurer un sentiment religieux dont vous n'êtes pas juge". Il ajoute qu'il "faut faire aimer la France à travers ses grandes luttes, ses grandes œuvres" et le "récit national" qui doit être reconstitué.

Claude Allègre fait valoir que les enseignants peuvent "repérer les fondamentalistes, les sujets à risque" et jouer un rôle "dans les préoccupations sécuritaires". François Bayrou s'inquiète d'un "choc frontal" entre les valeurs républicaines et les valeurs transmises dans les familles. Pour lui, la laïcité "ne s'enseigne pas à proprement parler" et c'est par l'exemple que se transmettent "des attitudes et des repères". Xavier Darcos rappelle la formule voltairienne, "Je désapprouve ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire". Il estime de plus qu'il faudrait rétablir ou réinventer des rites scolaires. Pour Gilles de Robien, aucune mesure "ne doit, en aucun cas, pouvoir être perçu comme de l'anti-religion". Il ajoute que "les professeurs doivent être plus présents (à tous égards) dans leurs établissements (5 à 10 heures en plus par semaine)". De même, Benoît Hamon estime qu'il ne faut pas "que ce que nous voulons transmettre apparaisse comme des croyances imposées par une autorité à laquelle on doit se soumettre". Il faut "mettre l'accent sur ce qui peut rassembler". Jack Lang rappelle que l'Islam "est une religion de paix et de lumière, qui a compté parmi ses penseurs des hommes d'ouverture" et que cela doit être enseigné. Pour Vincent Peillon, "la laïcité républicaine ne saurait être de l'ordre de la 'neutralisation' : elle porte des valeurs qui demandent des engagements". Najat Vallaud Belkacem annonce de "nouveaux contenus" pour l'enseignement moral et civique et pour "l'enseignement laïque des faits religieux" et elle juge prioritaire "la réduction des inégalités scolaires pour renforcer le sentiment d'appartenance à la République".

Le blog de Claude Lelièvre ici.

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