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Lancement d’un baromètre annuel de l‘éducation (Apprentis d’Auteuil / OpinionWay)

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 08 octobre 2020.

Le monde qui attend les jeunes d’aujourd’hui est jugé complexe et hostile et la conjoncture actuelle d’épidémie de Covid-19 apparaît comme une injustice supplémentaire défavorisant les jeunes pour leurs débuts professionnels. C’est l’un des résultats du baromètre de l’éducation lancé pour la première fois par la fondation des Apprentis d’Auteuil avec OpinionWay et présenté ce jeudi à la presse. Appelée à se renouveler chaque année, cette enquête réalisée début septembre auprès d’un échantillon de 3 000 personnes (jeunes, parents, enseignants) a plus particulièrement ciblé les conséquences de la crise sanitaire sur l’éducation.

Pour près de 90% des personnes interrogées la crise a un impact important sur l’accès des jeunes à l’emploi, voire très important pour 52% des jeunes. "Le contexte sanitaire et économique actuel rend l’avenir incertain, et affecte particulièrement les plus vulnérables", souligne Hugues Cazenave, le directeur général d’OpinionWay. Lorsqu’on leur demande quels acteurs peuvent favoriser leur insertion professionnelle, les jeunes répondent majoritairement l’Etat (54%).

Rôle de l’Etat

Un Etat dont les actions sont jugées insuffisantes par 63% de l’ensemble du panel. "En juillet dernier, le gouvernement a annoncé un plan jeunes qui propose différentes mesures d’aide à l’embauche des jeunes, notamment ceux en contrats d’apprentissage et de professionnalisation", reconnaît André Altmeyer, le directeur général adjoint d’Apprentis d’Auteuil mais il ajoute : "Ce plan s’adresse toutefois davantage aux jeunes diplômés qu’à ceux éloignés de l’emploi, déscolarisés, isolés, en rupture socio-professionnelle et familiale."

Le rôle de l’école, et tout particulièrement sa capacité à préparer les jeunes au monde professionnel, est également mis en cause. A 90%, le grand public comme les enseignants considèrent que l’école ne favorise pas le rapprochement entre jeunes, parents, enseignants et l’entreprise, 60% du grand public et 70% des enseignants que le système éducatif ne valorise pas suffisamment les filières de formation professionnelle et d’apprentissage.

Aide à la parentalité

Parents (52%) comme enseignants (55%) s’accordent sur le fait que la famille soit le premier rempart face aux difficultés des jeunes. "Il est indispensable de mettre en œuvre une politique d’accompagnement à la parentalité ambitieuse, et de renforcer l’attention vers les publics les plus vulnérables", insiste André Altmeyer. "Les premières mesures prises par le gouvernement sont encourageantes mais restent insuffisantes, alors que les effets de la crise qui s’installe n’ont pas encore révélés toute leur ampleur."

L’accompagnement éducatif insuffisant des parents constitue la première raison de l’échec scolaire des jeunes selon les enseignants (56%) et pour le grand public également (38%). La catégorie socio-économique des parents est aussi déterminante puisque 27% des parents déclarent qu’eux et leurs enfants ont rencontré des difficultés durant leur scolarité, un chiffre qui monte à 50% parmi ceux dont le foyer gagne moins de 1 000€ par mois contre 24% parmi les plus aisés. Pour 82% des Français interrogés et 86% des enseignants, la période de confinement a accentué les inégalités scolaires.

Si les enseignants (53%) et les parents (35%) considèrent que le temps passé devant les écrans et les jeux-vidéos est une des premières raison de l’échec scolaire, les jeunes ne sont que 26% à citer cette raison et préfèrent pointer le système scolaire qu’ils jugent trop uniforme et rigide et ne permettant pas aux enseignants de consacrer du temps aux enfants et adolescents en difficulté (60%). André Altmeyer remarque que "la pandémie a néanmoins permis un rapprochement des parties prenantes autour de l’éducation des jeunes" et considère que "le moment est venu de réunir des Etats généraux de l’éducation auxquels participeraient les jeunes, les familles, les enseignants, les mouvements d’éducation populaire et les entreprises".

Colette Pâris

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