"La classe à réussite personnalisée": l'expérience du lycée collège Jean-De-Tournes (69). (Lettre XYZep de l'INRP)
Paru dans Scolaire le samedi 08 mai 2010.
Le collège Jean-De-Tournes, à Fontaines-sur-Saône (Rhône), a mis en place une classe spécifique en 6e: "la classe à réussite personnalisée". Cette classe réunit en petit effectif des élèves en difficultés. Patrick Stéfani (CAS-INRP) présente, dans le bulletin du centre Alain Savary XYZep daté de mai 2010, cette expérimentation portée par un petit groupe d'enseignants motivés et fondée sur l'idée d'une pédagogie explicite.
Passer un contrat clair. "Le cœur de notre projet : rendre explicite ce que l’École demande souvent trop implicitement", résume Nathalie, professeur de SVT. Il s'agit par exemple de prendre 5 minutes avec la classe, en fin de journée, pour faire relire l'agenda et faire le point sur les devoirs à réaliser.
Aider à préparer les interrogations. Dans le cadre de l’accompagnement éducatif,
les enseignants préparent les futures interrogations, en petits groupes de quatre ou cinq élèves pour les aider à identifier le cœur de la notion, les savoirs de la leçon, ce sur quoi le contrôle va porter.
Valoriser l'oral. Chaque classe est, par exemple, prévenue qu’en début de cours, un groupe de quatre élèves doit résumer pour la classe ce qui a été appris au cours précédent, dans chaque discipline.
Un travail en commun des enseignants. Des projets transversaux aux disciplines sont menés. "Une des richesses de notre travail me semble d’avoir commencé à lever les barrières, à échanger entre disciplines, ce que je n’ai que trop rarement vu dans ma carrière", déclare un enseignant. Une autre met en avant l'impact d'un co-engagement, qui permettrait de dépasser un "sentiment de lassitude ou de solitude".
Le reportage du bulletin XYZep souligne la nécessité de donner une tête à l'expérimentation: "On pourrait imaginer qu’on donne aux établissements qui le demandent les moyens de coordination, ou le statut d’un chargé de mission mandaté par ses pairs (...) Sinon, (les autres collègues) peuvent aussi être fondés à nous demander au nom de quoi nous prenons cette responsabilité".