L'Unesco rappelle l'importance de l'apprentissage de la lecture en temps de pandémie
Paru dans Scolaire le mercredi 09 septembre 2020.
La pandémie de Covid amène l'UNESCO et l'UNICEF à publier plusieurs avis. L’UNESCO rappelle que "773 millions d’adultes et de jeunes à travers le monde ne possèdent toujours pas les compétences de base en lecture et en écriture" et elle organisait hier 8 septembre une "Conférence internationale en ligne sur l’enseignement et l’apprentissage de l’alphabétisation en période de crise". Elle a remis à cette occasion des prix "à cinq programmes d’alphabétisation exceptionnels". Le Népal s'inquiète de l'alphabétisaiton du 3ème âge, le Royaume-Uni des enfants non scolarisés au Myanmar, le Mexique "permet à des étudiants de vivre dans une communauté rurale pour apprendre à lire et à écrire aux jeunes et aux adultes", au Yémen, le programme "s’adresse aux réfugiés analphabètes de toutes nationalités", et au Ghana, on apprend à lire "par le biais d’ouvrages commerciaux qui inspirent et guident les enfants et les jeunes dans la création d’entreprises viables avec des ressources limitées", notamment pour le recyclage de déchets : "Les bénéficiaires apprennent l’éco-entrepreneuriat dans leur langue locale et en anglais."
L'organisation internationale signale par ailleus que le déficit de financement pour atteindre l’ODD 4 (qui vise à "assurer à tous une éducation équitable, inclusive et de qualité et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie") pourrait atteindre "jusqu'à 200 milliards de dollars EU par an". Une enquête de l'UNESCO, de l'UNICEF et de la Banque mondiale montre que "les fermetures d'écoles ont entraîné une rupture de l'apprentissage pour des millions d'élèves" et que "les solutions d'enseignement à distance ne sont tout simplement pas une option pour au moins 580 millions d'élèves dans les pays à faible et moyen revenu" tandis qu'une autre enquête montre que, en cette période de rentrée, "seul un tiers des élèves seront sur les bancs de l’école", "un milliard d’élèves, soit deux tiers de la population scolaire mondiale, se retrouve donc sans école ou en situation d’incertitude".
Par ailleurs, l'UNICEF estime que "les perturbations des services de santé infantile et maternelle dues à la pandémie de COVID-19 (...) pourrait annuler des décennies de progrès vers l'élimination des décès d'enfants évitables (...), lorsque les enfants se voient refuser l'accès aux services de santé parce que le système est débordé, et lorsque les femmes ont peur d'accoucher à l'hôpital par crainte d'être infectées." De nombreux pays "ont signalé au moins une certaine perturbation des bilans de santé des enfants et des services de vaccination".