Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Violence scolaire: "La sanction sera le dernier recours" (N. Sarkozy)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice, Orientation le jeudi 06 mai 2010.

Le discours de Nicolas Sarkozy sur les violences scolaires, hier mercredi 5 mai, a suscité les réactions attendues, certains se félicitant du retour de l'autorité, d'autres se désolant d'une répression devenue automatique. Et si le propos ne correspondait pas à ce qui en est dit? En voici des extraits pour juger sur pièce. Le texte intégral est sur le site de l'Elysée. A noter qu'il annonce le report de la réforme du droit pénal des mineurs et peut-être une maquette nationale pour le master "enseignement".

"La question, pour dire vrai, n'est pas de choisir une énième fois entre la répression et la prévention. C'est un débat (...) totalement dépassé (...) A la réponse policière, à la réponse judiciaire, plus que jamais indispensable [sic], il faut ajouter une action forte dans des domaines aussi variés que ceux de la pédagogie, de la formation des enseignants, de la stabilisation des équipes éducatives, de la responsabilisation des parents (...) ou encore de la prise en charge des élèves gravement perturbateurs (...)"

"Nous voulons une école (...) de la sérénité, du respect, de la confiance. La sécurité ne consiste pas pour nous à remplacer une peur, la peur de la délinquance, par une autre peur, la peur de l'autorité (...)"

"A terme, la question d'un droit pénal des mineurs, mieux adapté aux réalités de la délinquance du XXIème siècle, méritera certainement d'être posée. Je n'ai pas voulu la poser dans ce cadre-ci, c'est un sujet très compliqué mais que l'on n'évitera pas à terme (...)"

"Il faut améliorer la circulation de l'information (...) Les chefs d'établissement doivent signaler les situations individuelles aux parquets -- très important -- et les parquets doivent en retour informer systématiquement des suites judiciaires données à ces faits (...)"

"Je pense qu'il faut cesser d'exclure les élèves pour un oui ou pour un non (...) Les effets pervers des mesures d'exclusion sont connus (...) A ce type de sanctions, il me semble que nous devons préférer les 'mesures d'utilité collective', appelées autrefois 'travaux d'intérêt général' (...)"

"Nous allons concentrer la formation des enseignants sur les questions de discipline et de sécurité (...) Dès la rentrée prochaine, nous proposerons une préparation spécifique à la gestion des conflits et à la prévention de la violence, dans le cadre des nouveaux masters fréquentés par les étudiants qui se destinent au métier d'enseignant. Dans le même esprit, un module sur la tenue de classe sera offert à tous les professeurs nouvellement recrutés pendant leur année de stage (...)"

"Dès la rentrée scolaire prochaine, nous expérimenterons, dans une centaine d'établissements particulièrement exposés à la violence, une nouvelle gestion des ressources humaines (...) le chef d'établissement aura le droit de procéder lui-même au recrutement des professeurs, sélectionnés sur profil, sur la base du volontariat! (...)"

"L'absentéisme touche aujourd'hui 3% des collégiens, 6% des lycéens et 15% des lycéens professionnels, c'est-à-dire que c'est 7% des élèves en moyenne qui sont absents... 20 à 25% de ces 300 000 élèves absents ne vont pas à l'école parce qu'ils ont peur (...) de la violence, du racket, du harcèlement. Doit-on ajouter la détresse à la détresse en les punissant ? Bien sûr que non (...) Les parents qui se sentent dépassés, démunis face à un jeune sur lequel ils n'ont plus d'autorité, notre devoir est de les soutenir, de les aider (...) Grâce à la démarche initiée dans l'académie de Créteil et que nous généraliserons l'année prochaine, intitulée 'la mallette des parents', on va mieux impliquer les familles. Mais nous devons aussi rappeler aux familles leurs devoirs. C'est la raison pour laquelle nous avons souhaité que le lien qui existait autrefois entre allocations familiales et exercice de l'autorité parentale soit rétabli (...) Le chef d'établissement (...) signalera [l'absentéisme d'un élève] à l'inspecteur d'académie. Ce dernier convoquera la famille pour la rappeler à ses devoirs ; dans le même temps, il préviendra le Président du conseil général qui pourra proposer à la famille un contrat de responsabilité parentale. En cas de récidive au cours de l'année, l'inspecteur d'académie en informera le directeur de la Caisse d'assurance familiale, qui aura alors l'obligation de suspendre immédiatement la part des allocations familiales liées à l'enfant absent (...) La sanction sera le dernier recours (...) Parallèlement, la politique de lutte contre le décrochage que nous avons présentée en septembre dernier en Avignon se met en place. Notre objectif est simple : pas un jeune entre 16 et 18 ans qui ne [sic] soit abandonné à lui-même (...) L'Ecole est obligatoire jusqu'à 16 ans (...) la plupart des dispositifs commencent à 18 ans. Donc, il y a un no man's land, un trou noir où pendant deux ans (...) Quand j'entends certains protester contre un prétendu 'fichage', au nom de la 'liberté', je me demande de quel côté sont-ils [sic]? la liberté, c'est qu'un mineur entre 16 et 18 ans, on doit savoir ce qu'il fait. S'il ne va pas à l'école, il doit avoir une formation (...)"

"Il y a une question sur laquelle nous avons beaucoup travaillé, qui est celle des adolescents avec qui 'on a tout essayé' au sein de structures traditionnelles et pour qui cela n'a pas marché (...) Aujourd'hui, il n'y a pas de réponse adaptée, on se contente parfois de s'en débarrasser, on les exclut, la belle affaire ! Déjà, ils ont de l'eau jusqu'au front, on appuie sur la tête (...) Je sais qu'il existe les 'dispositifs relais', qui (...) ne sont en rien adaptés aux cas les plus difficiles (...) Nous avons décidé de créer à la rentrée prochaine des structures d'un type nouveau, basées sur une pédagogie qui mettra l'accent sur l'apprentissage de la règle, le respect de l'autorité et le goût de l'effort (...) Il s'agira d'internats accueillant, pour une durée d'au moins un an, vingt ou trente élèves de 13 à 16 ans (...) Les personnels seront composés de professeurs volontaires de l'Education nationale et d'éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (...)"

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →