Progression dans le monde de la formation des enseignants et formateurs et des certifications pour le français selon le bilan 2019 de France Éducation international
Paru dans Scolaire, Culture le lundi 03 août 2020.
22 000 enseignants et formateurs qui ont été formés en 2019 dans le monde, un portefeuille de projets pluriannuels de coopération éducative qui passe de 14,6 millions d'euros en 2018 à 23,5 millions d'euros en 2019, une progression de près de 5 % des certifications pour la langue française réalisées dans le monde en 2019 par rapport à 2018... : tel est le bilan que dresse, pour l'année 2019, l'établissement France Éducation international (ex CIEP, Centre international d'études pédagogiques), dans son rapport d'activité qu'il vient de publier. Des "avancées remarquables", selon Pierre-François Mourier, le directeur général de cet établissement public placé sous la tutelle du ministère chargé de l'Éducation nationale et dont les missions sont notamment d'accentuer la coopération internationale dans le domaine de l'éducation, d'appuyer la diffusion de la langue française dans le monde par la formation de formateurs et de cadres éducatifs et par la délivrance de certifications en français, mais également de soutenir la mobilité internationale des personnes, à travers notamment des programmes d'échange d’assistants de langue et de professeurs.
Ces résultats, auxquels s'ajoutent des projets tels que le lancement d'un laboratoire partenarial dédié à la conception et l'expérimentation de solutions innovantes dans le numérique éducatif ou encore l'élaboration de séries ou supports audiovisuels en collaboration avec des médias pour accompagner l'enseignement du français, sont, selon l'opérateur public, à la hauteur des objectifs fixés pour la première année de son contrat d'objectifs et de performance 2019-2022, et vont même au-delà dans certains champs.
Augmentation des certifications pour la langue française
Au-delà de la formation de près de 22 000 enseignants et formateurs en 2019 par l'opérateur, soit dans le cadre des universités organisées par son Bureau d'enseignement de la langue et de la civilisation françaises à l'étranger (BELC), soit dans le cadre de ses actions d'expertise ou de formation conduites localement (+25 % en un an), c'est la réalisation des certifications pour la langue française qui affiche en effet l'une des progressions les plus notables. Ainsi, selon l'établissement public, ces résultats sont supérieurs de 6 % aux objectifs du contrat d'objectifs et de performance et ils "se situent quasiment au niveau des objectifs fixés pour 2021". 518 756 ont été candidats aux DILF, DELF et DALF (Diplôme initial de langue française, Diplôme d'études en langue française et Diplôme approfondi de langue française), soit une augmentation, indique encore France Éducation international, de 4,7% par rapport à 2018.
Le TCF (Test de connaissance du français) en revanche, avec 170 576 candidats en 2019, accusait une baisse par rapport à 2018 où 173 806 candidats s'étaient présentés, alors que cette certification connaissait une hausse régulière depuis 2014. Néanmoins, cette année là, le TCF était choisi par l'agence EPSO pour évaluer les compétences en français comme troisième langue de travail des fonctionnaires de différentes agences de la Commission européenne, ainsi que par la Cour européenne des droits de l'homme et le Conseil de l'Europe pour l’évaluation en langue française des fonctionnaires européens.
Mobilité : un seul programme d'accueil pour des élèves mais près de 4500 assistants de langues pour les établissements français
Même satisfaction de l'opérateur concernant les programmes de mobilité qu'il met en œuvre. 4489 postes d'assistants de langue ont été proposés en France en 2019-2020 à des candidats originaires de 63 pays pour permettre notamment le "renforcement de la diversification de l'offre linguistique dans les établissements scolaires français". Ce vivier doit, explique l'opérateur, appuyer la "nouvelle dynamique en faveur de l’apprentissage des langues étrangères" inscrite dans le plan langue du ministre. En sens inverse, 1476 postes d'assistants de français ont été offerts à des étudiants français et européens dans 25 pays.
En revanche, les programmes de mobilité qui concernent les élèves se limitent à un seul : "Éducation européenne – une année en France", qui prévoit l'accueil de lycéens suédois dans des établissements français, en classe de première ou terminale. Et seuls 7 élèves ont séjourné en France en 2019-2020.
Une formation transnationale pour permettre à des enseignants d'accompagner leurs élèves dans des projets citoyens
Concernant les projets de coopération éducative, France Éducation international signale aussi qu'elle a remporté en un an sept projets d'un montant supérieur à 400 000 euros, "ce qui est inédit dans son histoire". Parmi l'ensemble des projets, nombreux, figure un projet européen, ACT, qui a consisté à concevoir, avec les ministères de l'éducation français, espagnol, grec et anglais, et en l'expérimentant auprès de 10 000 élèves de 13 à 15 ans et 400 enseignants, une formation pour permettre aux enseignants d'accompagner leurs élèves dans la création de projets citoyens sur les thématiques de l'inclusion sociale, la lutte contre les discriminations ou la diversité culturelle. L'expérimentation doit donner lieu à la réalisation d'une étude d'impact par une équipe de chercheurs multinationale.
Enfin, parmi les projets notables de 2019, signalons le lancement du Laboratoire numérique de l'éducation (lire ici). Élaboré avec la direction du numérique pour l'éducation (DNE) du ministère de l'Éducation nationale, et fonctionnant en partenariat avec des laboratoires de recherche et des start-up, il constitue un espace d'expérimentation, de conception et de promotion de solutions innovantes dans le numérique éducatif. France Éducation international signale également qu'il a aussi vocation à appuyer des projets structurants et innovants, comme la conception de solutions d'aide à la correction automatique ou à la reconnaissance des diplômes, à moyen terme.
D'autres projets ont été lancés avec des médias, comme celui initié avec RFI Savoirs et soutenu par la délégation générale à la langue française et aux langues de France : il doit aboutir à une série radiophonique de sensibilisation au français, qui prendra la forme d'un dispositif bilingue sonore et numérique. France Éducation international doit définir l'approche méthodologique et les contenus linguistiques et socio-culturels, et constituer un kit pour les formateurs qui utiliseront le dispositif. France Éducation international s'est aussi lancée cette année là dans l'élaboration d'un module de 3 h, gratuit, non tutoré, intitulé "Utiliser les médias en classe avec RFI et TV5MONDE".
Le rapport d'activité de France Éducation international ici
Camille Pons