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Peut-on entraîner le cerveau à résister aux automatismes ? (O. Houdé et G. Borst, jeux Nathan)

Paru dans Petite enfance, Scolaire le mercredi 01 juillet 2020.

"Réflechis un peu avant de répondre !" Soucieux de lever la main avant le voisin, l'enfant va chercher au plus vite, donc dans ses automatismes, la solution au problème posé par le maître ou la maîtresse ... et se tromper, d'où l'importance du processus de l'inhibition et, pour l'école d'entraîner les élèves à résister aux fausses évidences, explique Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives (laboratoire LaPsyDÉ) interrogé par ToutEduc. Co-auteur avec Olivier Houdé d'une série de trois jeux édités par Nathan, il ajoute qu'à l'école, on apprend souvent "par la répétition, la pratique et l'automatisation", mais qu'il faut aussi développer des compétences transversales, dont l'inhibition.

"Les enseignants l'ont bien compris, lorsqu'ils font jouer les enfants à 'ni oui ni non' ou à '1, 2, 3 soleil', ils les entraînent à résister à leur mouvement spontané." Mais quand ils pensent que 5,4 est plus petit que 5,362, leur réexpliquer comment fonctionnent les chiffres après la virgule ne suffit pas à déconstruire des automatismes très ancrés, et les enseignants manquent d'outils pour travailler sur le statut de l'erreur, déconstruire l'automatisme qui veut qu'un nombre qui compte plus de chiffres soit plus grand qu'un nombre qui en compte moins. C'est ainsi que Julien Gabard-Chenon (conseiller pédagogique) et Marie Létang (doctorante dans l'équipe d'O. Houdé et G. Borst) publient cette année chez Nathan une série d'ouvrages sur le thème "Entraîner le cerveau à résister", et que O. Houdé et G. Borst créent parallèlement trois séries de jeux, des "flexigames", pour développer la flexibilité, la capacité d'adaptation du cerveau dont il faut travailler la souplesse. Ils s'inspirent du test Stroop, qui présente par exemple le mot "rouge" écrit avec une encre verte, et qui met le lecteur en situation de conflit cognitif face à deux informations contradictoires. Ils l'ont transposé avec des fruits et légumes aux couleurs parfois aberrantes pour être proposé à des enfants de maternelle. Un autre jeu met en scène des animaux dont la taille varie. Le gorille peut être représenté tout petit, ce n'en est pas moins un très grand singe...

Un peu plus compliqué, le 3ème jeu demande à un enfant d'imiter son voisin. Si celui-ci pose sur la table un carré rouge, il fait de même. Mais la consigne change, il doit poser un carré, mais d'une autre couleur, ou de la même couleur, mais pas un carré, puis il se déplace et les deux enfants sont face à face, et doivent changer de perspective, s'imaginer à la place de l'autre pour savoir que faire ou ne pas faire...

"Ces jeux ont l'avantage de faire travailler l'inhibition, mais aussi d'autres compétences transversales, notamment l'attention et la mémoire de travail", ajoute le chercheur qui précise que la méthode a été testée pendant deux ans et validée par 250 enseignants du réseau Lea.fr

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