Un contrepoint finlandais à l'actualité éducative française
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le mardi 04 mai 2010.
Mardi 4 mai se tenait à l'ambassade de Finlande (Paris 7ème), une conférence de presse sur le système scolaire finlandais. La Secrétaire d'état finlandaise à l'éducation, Mme Misukka, a rapidement présenté les points qui expliqueraient les bons résultats de la Finlande aux tests internationaux PISA: formation des professeurs, soutien renforcé et individualisé des élèves dans l'apprentissage, autonomie des établissements, évaluation encourageante, coopération entre les équipes éducatives.
Elle s'est prêtée à l'exercice des questions-réponses avec la salle, affirmant les choix de la Finlande en matière de gestion de l'absentéisme, de prévention de la violence scolaire et d'organisation des rythmes scolaires, des points précisément débattus en France.
Concernant l'absentéisme, la Secrétaire d'Etat précise qu'en Finlande, les établissements tentaient de collaborer avec les parents le plus tôt possible, dès les premières absences repérées. Elle trouve surprenante l'idée d'une punition financière des parents. "Le plus souvent, nous observons que les parents croient à l'éducation, mais qu'ils souffrent de problèmes d'alcoolisme ou de santé mentale. La tendance finlandaise est de proposer une aide à la parentalité plutôt que de prendre des sanctions". Elle a par ailleurs relayé l'expérience mise en place au sein de certaines municipalités finlandaises, basées sur l'utilisation des nouvelles technologies. Un système informatique permet aux parents de vérifier si l'enfant s'est rendu à l'école ou non. "L'informatique permet aux établissements de communiquer avec les parents, non seulement en cas de problème à l'école, mais aussi pour tout ce qui touche à la vie scolaire."
Pour ce qui est de la violence et de la sécurité à l'école, Mme Misukka précise que l'idée d'une école ouverte sur l'extérieur n'a pas été remise en cause lors d'épisodes de fusillades qui ont récemment touchés des établissements finlandais. La loi continue notamment à autoriser toute personne désireuse de suivre un cours à franchir l'enceinte des universités. Elle a par ailleurs souligné qu'un logiciel informatique est diffusé en Finlande, pour inviter les élèves à travailler sur leurs comportements violents et les amener à se représenter les ressentis d'un élève victime de harcèlement.
Enfin, au sujet des temps scolaires, Mme Misukka fait état d'un contexte très différent de celui de la France, le temps de la scolarité étant réduit en Finlande à 4 ou 5 heures par jours. Les débats nationaux portent sur l'opportunité d'allonger ce temps scolaire, de manière à ce que l'enfant soit le moins possible livré à lui-même à la sortie des classes.