Réouverture : Oui, mais... (SIEN-UNSA, FCPE, Parlement, SUD, SNEP)
Paru dans Scolaire le mardi 16 juin 2020.
SIEN "Comme tous les Français, nous nous sommes réjouis quand le Président de la République a annoncé le retour en classe pour tous les élèves à compter du 22 juin", indique le SIEN. Le syndicat UNSA des inspecteurs de l'Education nationale conçoit bien que la crise sanitaire justifie "les mesures visant à protéger les élèves et les personnels" mais constate que "le diable se cache dans les détails" : "la grande majorité des tables utilisées sont destinées à recevoir deux élèves, lesquels sont inévitablement à moins d’un mètre l’un de l’autre", ce qui fait que "la plupart des classes ne peuvent accueillir en cette fin d’année que la moitié des élèves reçus habituellement". "Si l’état sanitaire du pays l’autorise, alors il faut permettre réellement à tous les élèves de retrouver le chemin de l’école et du collège, s’il ne l’autorise pas, alors il serait malsain de laisser croire que cette mesure est possible". S'agissant du dispositif 2S2C, le syndicat évoque "l’intérêt", mais aussi "les limites de faire appel à des solutions complémentaires (...) construites dans l’urgence."
FCPE. De même, la FCPE se félicite mais "s’interroge sur l’absence d’obligation de retour à la scolarisation pour les lycéens et se demande "comment le ministre de l’Education nationale parviendra à faire respecter les règles de distance physique et un retour normal à l’école". Elle donnera "aux parents dont les enfants ne pourront être accueillis un kit juridique pour qu’ils puissent se retourner contre la puissance publique le cas échéant". Elle demande aussi à ce qu'une partie des milliards "alloués à la relance économique de notre pays", soit destinée "à la rénovation et à l’agrandissement du bâti scolaire".
Parlement. L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques estime "qu’en l’état actuel des connaissances, les pouvoirs publics sont fondés à poursuivre activement la reprise de la scolarité, jusqu’au niveau du collège". Toutefois les députés et sénateurs appellent "à ne pas baisser la garde", ce qui suppose "que les capacités de tests soient suffisantes à l’automne prochain", mais aussi "que les consultations médicales reprennent, notamment pour assurer l’efficacité de la couverture vaccinale". (Les sites ici et ici).
SUD. Pour SUD éducation, "de nombreuses questions restent en suspens : maintien ou non du protocole sanitaire, retour ou non des personnels à risques notamment", alors que "l’urgence est de préparer la rentrée de septembre". Et surtout, l'annonce d'une nouvelle vague de décentralisation inquiète l'organisation syndicale qui prédit "une nouvelle attaque contre les statuts des personnels". Elle estime d'ailleurs que la crise sanitaire a "révélé l’arbitraire de la hiérarchie" et que "les décisions renvoyées au local ont accru encore la pression sur les personnels".
2S2C. Le SNEP estime que l'annonce de la réouverture des établissements pour tous les élèves à partir du 22 juin, "aurait dû signer de facto l’arrêt du dispositif" 2S2C. Mais le syndicat FSU de l'éducation physique constate que le ministre "a d’ores et déjà annoncé que le déploiement du 2S2C perdurerait" et il considère qu'il existe "une volonté de dessiner un nouveau projet d’Ecole recentré sur des soi-disant 'fondamentaux' et des disciplines plus périphériques susceptibles d’être encadrées, sur le temps scolaire, par d’autres personnels que les enseignants"