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Comment les futurs enseignants ont-ils vécu le confinement ? (enquête universitaire)

Paru dans Scolaire le lundi 15 juin 2020.

Sylvain Genevois, Nathalie Wallian et Gaëlle Lefer Sauvage ont voulu savoir comment les étudiants qui se préparent à devenir enseignants ont réagi au confinement. ToutEduc avait publié la tribune dans laquelle ils expliquaient leur démarche (ici). Ils nous ont adressé les premiers résultats de leur enquête, dont voici les principaux enseignements, recueillis auprès de 1330 étudiants ou stagiaires, inscrits principalement dans des masters MEEF, dont 618 métropolitains, 443 réunionnais et 105 mahorais. Le questionnaire a été diffusé "via le réseau des INSPÉ, mais aussi par des enseignants et formateurs, par des sites pédagogiques et par les réseaux sociaux" et les réponses ont été recueillies entre le 7 avril et le 11 mai.

"Si la pandémie a agi à bien des égards comme un révélateur, elle a également été source de nouvelles angoisses et a accru les incertitudes (...). Confrontés à des conditions de vie et de logement très inégales, ils ont essayé de maintenir une continuité de travail dans des conditions difficiles et de mettre en place des stratégies adaptatives qui laissent penser que de nouvelles formes de rapports à l’autre (et notamment à leurs formateurs et/ou à leurs élèves) ont pu s’établir."

Toutefois, "nombreux sont les étudiant.e.s et stagiaires qui s’inquiètent directement de l’impact de la crise sur leurs études et/ou leurs diplômes". 52 % disent avoir peur pour leur concours ou leur diplôme. Mais un quart "des étudiants passent moins d’une 1h/jour sur leurs études" et près de 4 sur 10 "n’ont échangé ni avec les élèves, ni avec les services de scolarité pendant cette période". "Les tensions engendrées par des attentes institutionnelles souvent contradictoires ainsi que le manque de suivi personnalisé transparaissent aussi dans certaines réponses", certains ayant le sentiment d'avoir été "oubliés par l’INSPÉ".

Au début, le confinement est vécu dans une certaine indifférence par deux sur dix tandis qu'ils sont à peu près autant à se déclarer "perturbés". Certains sont au contraire soulagés, "ce qui renvoie au caractère hautement anxiogène et stressant de la situation d’études dans laquelle ils se trouvaient antérieurement à la pandémie". Mais "plus le confinement avance", plus l’inquiétude, la désorientation voire l’angoisse se font ressentir.

"Malgré une temps suspendu, comme mis entre parenthèse (47 %) et un travail 'ralenti' (42 %), les étudiant.e.s ont mis en place les adaptations nécessaires et ont établi autrement leurs priorités. Les applications mobilisées sont essentiellement la messagerie et l’ENT, à raison d’une fois par jour au moins : ils sont très connectés dans l’ensemble, surtout pour communiquer entre eux." Ils sont en contact avec leur groupe de pairs, mais ont "des relations très disparates avec les formateurs". Ils se sont moins focalisés "sur la mémorisation (9,6%) que sur la création et l’écriture (de travaux à rendre) (43,4%)".

Parmi les causes de leurs difficultés, ils citent le fait de ne plus avoir cours (38 %), de "ne plus être en contact avec les profs" (31 %), de "ne plus être en contact avec les autres étudiants" (25 %), mais aussi de "ne pas savoir ce qui va se passer ni comment les études seront réaménagées" (46 %). Et pour eux, le distanciel ne remplace pas le présentiel (52 %). A noter qu'en Métropole, près de 50 % des étudiants et stagiaires ont échangé en distanciel "peu souvent" ou "jamais" avec les enseignants formateurs.

A noter encore que 57 % n'ont pas d'ordinateur fixe, 52 % pas de tablette, ils ont en revanche des portables et des téléphones. "La 'fracture numérique' n’est pas tant dans l’équipement que dans l’utilisabilité (le fait de disposer de l’outil le mieux adapté aux besoins)." Alors que 44 % des étudiants et stagiaires ont utilisé une fois par jour un ENT (environnement numérique de travail), ils sont tout autant à n'avoir jamais utilisé de dispositif du type "classe virtuelle".

Le pré-rapport ici, à noter qu'une autre enquête qui concerne les enseignants (5000 réponses) est en cours de traitement.

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