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L'Ecole subit une "transformation néolibérale", selon les auteurs d'un ouvrage collectif

Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 14 juin 2020.

"Quelles résistances organiser pour la sauvegarde du service public d'éducation ?" demande Martine Boudet, professeure de lettres, membre du Conseil scientifique d'Attac, dans l'ouvrage qu'elle coordonne, "SOS Ecole Université" et dont les différentes contributions mettent en perspective les réformes du système d'enseignement et leur contexte politique, une Cinquième république "à bout de souffle" et la "gestion brutale" des enseignants.

Les auteurs font ainsi le lien entre néo-libéralisme et "capitalisme cognitif", ce que le philosophe Emmanuel Brassat décrit comme le recours à la "logique des compétences" dont les effets devraient être "évaluables" en même temps qu'à des "stratégies d'enseignement programmé, modélisables et automatisables" avec pour projet "le retrait de la perspective de l'émancipation" au profit de l'adaptation. Le "groupe Jean-Pierre Vernant" reprend la même idée sous une autre forme : "La théorie du capital humain se veut au service d'un renouvellement de l'imaginaire social tout entier, évacuant la figure du travailleur libre, vendant sa force de travail contre salaire, au profit d'un nouveau type anthropologiquement subjectif : l'entrepreneur de soi-même."

Pour sa part, Paul Devin (secrétaire général du syndicat FSU des inspecteurs) met en garde, il ne faudrait pas se tromper sur les finalités de l'évaluation. Beaucoup ont pu être séduits par l'idée "de pouvoir objectiver les choix d'action par la mesure de leurs effets". Mais "l'instrumentalisation des chiffres" a en réalité servi à justifier "l'évolution libérale", et à remettre en cause la liberté pédagogique des enseignants, lesquels ne peuvent dès lors être "responsables de l'exécution des tâches qui (leur) sont confiées". Pour Alain Refalo (initiateur du mouvement des enseignants résistants en 2009), "le ministre Blanquer se situe bien dans la droite ligne des Darcos et Blanquer qui voulaient caporaliser les enseignant.e.s du primaire".

Valérie Sipahimalani (secrétaire générale adjointe du SNES-FSU) décrit pour sa part "le puzzle des réformes Blanquer", dont le point commun est "la volonté de donner de l' 'autonomie' aux établissements" alors que ceux-ci n'en ont pas les moyens.

"SOS Ecole Université, Pour un système éducatif démocratique", éditions du Croquant, 300 p., 18€

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