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Apprentissage : pour P. Vivier (SNETAA), il faut que les lycées professionnels aient les moyens d'accueillir les jeunes qui seront licenciés

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 02 juin 2020.

"Tout le monde est en train de se rendre compte du désastre à venir, que pour notre part, nous annonçons depuis deux mois." Pascal Vivier réagit à la dépêche de ToutEduc reprenant les mises en garde et les demandes de "Région de France" et de l'association des apprentis de France. La crise économique qui vient va en effet poser de graves problèmes à l'apprentissage, prévient le secrétaire général du SNETAA. Au terme d'une enquête qu'il a menée, le syndicat FO des PLP estime à 40 ou 60 000 (sur 300 000) le nombre d'apprentis de niveau CAP ou bac pro qui vont être licenciés pour motif économique. C'est une donnée que, dit-il, les ministères de l'Education nationale et du Travail découvrent. "A Bordeaux, le rectorat pense que tout va bien car ils n'ont compté que sept ruptures de contrat du fait de la crise", mais beaucoup de jeunes sont actuellement au chômage technique ou relèvent du chômage partiel et n'apparaissent pas dans les statistiques. Ils sont chez des artisans ou des commerçants, de petites entreprises très fragiles, comptant souvent un ou deux salariés, et dont beaucoup vont, très rapidement, déposer le bilan. "On pourra toujours financer l'apprentissage, si les employeurs ne sont plus là, cela ne servira à rien."

Autre difficulté, la loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel" prévoit un financement des CFA au contrat. Du coup, beaucoup de centres de formation "qui vivotaient" se sont lancés dans une "course à l'échalote" pour convaincre des élèves de choisir cette voie au point que beaucoup n'ont inscrit qu'un seul vœu sur Affelnet. Au mois de février, le ministère du Travail se félicitait de voir que "près de 71 000 jeunes" en fin de 3ème avaient formulé des voeux en faveur d’un apprentissage sur Affelnet en 2019, "soit une augmentation supérieure à 40 % en deux ans". Pour P. Vivier, le dispositif mis en place par Muriel Pénicaud a été pensé pour une période d'expansion du marché du travail, sans envisager un contexte récessif. "On a fait une promotion folle de l'apprentissage. Que va-t-il advenir de ces jeunes à la rentrée ? Les LP n'ont, en l'état, pas de places pour les accueillir."

La semaine dernière, la ministre a proposé aux organisations syndicale de porter de 6 à 9 mois la durée pendant laquelle un jeune pourrait être au CFA bien qu'il n'ait pas encore signé un contrat de travail (l'ANAF propose même 12 mois, ndlr). Toutes ont refusé. La mesure est actuellement à l'arbitrage à Matignon, mais si elle était adoptée, le SNETAA s'y opposerait. "Cela reviendrait à permettre la création de lycées professionnels privés, qui n'auraient aucune contrainte puisque les jeunes n'auraient pas à chercher un employeur, et qui concurrenceraient les LP de l'Education nationale", prévient le responsable syndical.

"L'Etat doit assurer la continuité de la formation, sous statut scolaire, en LP, pour tous ces jeunes, faute de quoi on doit s’attendre à un désastre quand, déjà, les 700 000 jeunes qui entrent sur le marché de l’emploi chaque année, en septembre, auront d’énormes difficultés à trouver un emploi et resteront longuement au chômage." Il pose la question du "RSA jeune" et ajoute : "Il y a urgence à sauver cette génération pour leur avenir et l’avenir de notre pays. Cela passe par un grand nombre de mesures dont des places en LP dès septembre pour ces apprentis licenciés."

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