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Réouverture des lycées agricoles, une circulaire spécifique : entretien avec Philippe Poussin (Enseignement agricole privé)

Paru dans Scolaire le lundi 01 juin 2020.

Les lycées professionnels sont prioritaires dans le cadre de la réouverture des établissements. Les spécificités de l’enseignement agricole sont prises en compte dans une circulaire spécifique (ici). Pour Philippe Poussin, (secrétaire général du Conseil national de l’enseignement agricole privé), cette circulaire "était particulièrement attendue. Elle prend en compte les jeunes de moins de 18 ans et leur période de formation en entreprise. Sans cette modalité, nous n’aurions pas pu valider leurs parcours. Ils pourront terminer leur année de la moins mauvaise manière possible. Cette circulaire reprend deux points essentiels sur lesquels nous avions insisté auprès de la DGER et du cabinet du ministre de l’agriculture : le maintien des stages de fin d’année, essentiels à la validation de la formation et la suppression de la mention 'un élève par chambre' dans les internats. Ce n’était pas réaliste. La nouvelle circulaire nous permet de nous concentrer sur la superficie des chambres."

Philippe Poussin ajoute que "les chefs d’établissement seront très vigilants sur le fait que les entreprises qui accueillent les élèves respectent bien les mesures de protection" et que celles-ci concernent également les enseignants qui les visiteront." Pour lui, "ce contexte est une opportunité pour les jeunes qui pourront ainsi se former à la mise en place de dispositifs exceptionnels de protection sanitaire dans les entreprises, particulièrement importantes dans le monde agricole".

Il estime à 3 ou 4% le taux de décrochage avant les vacances de printemps. "Le retour après les vacances a été plus difficile. Nous avons vu nos chiffres du décrochage augmenter." Mais "s’agit-il vraiment de décrochage ? Suite à l’appel de Didier Guillaume (sur les besoins de main d'oeuvre, ndlr), comme ils étaient dans le monde agricole, ils ont choisi le terrain et sont allés travailler dans les exploitations agricoles. Même si ce n’est pas officiel, ces jeunes sont restés dans un processus de formation."

Pour l’ouverture au 2 juin des établissements, Philippe Poussin indique que "les réactions sont diverses". Il précise : "Nous imaginons plutôt une pré-rentrée avec les enseignants pendant laquelle nous pourrons préciser les mesures sécuritaires qu’il nous faudra valider ensemble. Les chefs d’établissement devront travailler avec l’équipe pédagogique. L’accompagnement en distanciel continuera. Pour l’avenir, nous nous interrogeons sur les deux types d’apprentissage. Le mois de juin sera une reconquête de nos apprenants. Cela ne sera pas facile. Il ne faut pas oublier que dès le 11 juin, nous devons remonter les notes au niveau national, une contrainte administrative de plus… Le bac de Français en aurait été une à ajouter. Nous recommandons à l’ensemble des établissements de notre réseau d’utiliser le mois de juin comme une répétition pour préparer la rentrée de septembre. Nous sommes aujourd’hui dans l’impossibilité de prévoir les contraintes sanitaires qui nous seront imposées pour la rentrée. Il est donc important d’anticiper d’éventuels points de blocage et de s’y préparer au mieux."

Au regard de l’avenir et des recrutements, Philippe Poussin en tant que représentant de l’enseignement agricole privé est inquiet : Certes, la valorisation de la voie professionnelle semble à l’ordre du jour. Cependant, nous n’avons pas été dans la capacité de faire notre médiatisation habituelle, notamment nos JPO (journées portes ouvertes). Tout est à repenser : l’accueil, le lien avec les familles et les entreprises, les modalités pédagogiques, sachant que nos fermes annexées doivent être surveillées 24/24, la restauration avec la possible augmentation des tarifs… On va capitaliser sur les expériences !"

De son côté, pour le SGEN-CFDT, enseignement agricole public, "la réussite de la reprise des activités dans l’enseignement agricole n’est possible que si elle passe par le respect de l’autonomie des acteurs de terrain, par la confiance accordée aux équipes et à leur expertise, par la conduite du dialogue social dans les instances locales (notamment en CoHS : Commission Hygiène et Sécurité). A cette condition, le retour pour les apprenants et les agents pourra se faire sereinement. La circulaire du 15 mai 2020 portant sur le plan de réouverture des établissements dans l’enseignement technique agricole va dans ce sens." (Voir ici)

 

Hélène Cénat

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