Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Handicap et examen : le défenseur des droits saisi par les associations de "dys" (exclusif)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 19 mai 2020.

Patrick Gohet, adjoint du Défenseur des droits en charte de la lutte contre les discriminations va être saisi par les assocations de parents Dys et plusieurs personnalités, dont, selon les informations recueillies par ToutEduc, au moins un membre du Conseil scientifique de l'Education nationale. Les signataires dénoncent "une discrimination à l’encontre des personnes porteuses de certains handicaps dits invisibles" à l'occasion des examens et concours. "Des jeunes sont contraints de passer des examens ou des concours sans leur ordinateur personnel autorisé en classe et sans les logiciels qu’ils utilisent depuis des années".

Ils donnent l'exemple d'un élève autorisé à utiliser deux logiciels de compensation, Geogébra et Cordial Pro pendant sa scolarité et qui se voit refuser leur utilisation au baccalauréat, puis qui est autorisé à utiliser l'un et pas l'autre. Ils font remarquer que la convention relative aux droits des personnes handicapées, signée à New York le 30 mars 2007 interdit toute “discrimination fondée sur le handicap”. Ils ajoutent que les logiciels de compensation "ne sont ni favoritisme, ni surcompensation", et qu'ils entrent dans la catégorie des "aménagements raisonnables" puisqu'ils sont accordés "après évaluation de leurs besoins" par l'équipe pluridisciplinaire d'une MDPH et formalisés dans un PAP, un PAI, ou PPS. 

Ils considèrent les interdictions de ces logiciels comme arbitraires puisque la "circulaire transitoire du 15 novembre 2019", actuellement en cours de réécriture prévoit que "certains logiciels peuvent ne pas être acceptés aux examens", formule dont "l'imprécision" est "cause de grandes incertitudes" et "entraîne de nombreuses disparités territoriales". Ils font notamment remarquer que "les dispenses d'enseignement ne créent pas de droit à bénéficier d'une dispense des épreuves d'examens et concours correspondantes", bien qu'il semble "évident qu’un élève dispensé d’enseignements ne puisse restituer ses connaissances dans des matières qui ne lui ont pas été enseignées".

Ils font également remarquer que les candidats qui ne peuvent s'exprimer oralement pour cause de dysphasie par exemple "peuvent utiliser la communication écrite manuelle", mais que les candidats dyslexiques ne peuvent bénéficier d' "un aménagement à l’oral" et parmi les obstacles rencontrés par les dys et autres jeunes en situation de handicap, ils citent la "suprématie de la langue écrite et de l’orthographe au détriment des idées et des compétences", puisque, "au sein de l’Education nationale, l’écrit reste quasiment la seule et unique voie pour restituer des connaissances."

A noter que le CSEN a organisé une conférence internationale sur le thème "Handicap et inclusion" le 9 janvier 2020 (ici)

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →