Penser la notion de "curriculum" (INRP)
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 28 avril 2010.
L'INRP met en ligne son dossier d'actualité n°53 titré Contenus et programmes scolaires : comment lire les réformes curriculaires ?
Ce dossier est notamment l'occasion de définir la notion de "curriculum", peu usitée en France, et les enjeux relatifs à ce champs d'étude ainsi cerné. Cette notion "permet d’appréhender de façon globale les réformes qui touchent tant aux programmes qu’aux modes d’évaluation, aux objectifs de l’éducation, aux parcours d’apprentissage ou à la culture scolaire", précise l'INRP.
Une première partie opère un retour historique sur la notion du curriculum, qui serait née en Angleterre, dans les années 1970. À partir des années 80, précise le dossier, une pluralité de recherches sur le curriculum aurait vu le jour, mobilisant aussi bien des sociologues et des didacticiens que des historiens, attachés à reconstruire la généalogie des disciplines, et des pédagogues, soucieux des conditions d’appropriation des savoirs par les élèves.
Cette première partie de dossier souligne en outre l'impact "des rapports de force et des conflits entre groupes d’intérêts" sur la construction des curricula.
Une deuxième partie replace les politiques curriculaires nationales dans les tendances internationales communes. En France, le socle commun "entre en résonance avec une tendance internationale visant à mieux définir des contenus sur des bases communes et unifiées, à la fin de la scolarité obligatoire", explicite notamment le dossier.
En conclusion, les termes d'un débat autour du curriculum sont posés: Certains sociologues, précise le dossier, affirment l’intérêt d’identifier des connaissances qui ont une valeur universelle, ainsi que la nécessité de faciliter l'accès des classes populaires à ces contenus qu’on ne peut trouver dans la vie quotidienne. D'autres chercheurs, note l'auteur du dossier, estiment que l’enseignement doit avoir un sens et une utilité par rapport à la vie sociale, personnelle et professionnelle des élèves. Selon ces chercheurs, "le curriculum devrait être piloté par des choix de société plus que par la pression des groupes d’intérêt les plus influents dans le système éducatif." D'autres encore considèrent que les réformes basées sur les compétence contribuent à brouiller les repères scolaires, particulièrement ceux des enfants des classes populaires. Ils parlent de "pédagogie invisible".
Le dossier présente au final des tentations contradictoires au sein des sytèmes scolaires, entre "repli sur la tradition et pédagogie invisible".