Le bac à 8/20 ? (SIA). Une politique du chiffre ? (SNPDEN) Une réouverture précipitée (Intersyndicale). La colère des personnels (SPELC)
Paru dans Scolaire le mercredi 06 mai 2020.
Le baccalauréat. Le SIA invite le ministre de l’Éducation nationale à "prendre acte, dès maintenant, du fait que les lycées généraux et technologiques ne rouvriront pas" et que "la session 2020 du baccalauréat ne se déroulera pas comme prévu". Le syndicat des inspecteurs d'académie demande à Jean-Michel Blanquer de prendre "une décision forte et inédite" pour sauver le baccalauréat "de l’arbitraire local". "Tous les élèves ayant plus de 8 de moyenne pourraient obtenir le diplôme sur la base de l’ensemble des notes des deux premiers trimestres. Pour tous les autres élèves, sans exception, des oraux de rattrapage pourrait être proposés, avec des consignes de bienveillance et dans le respect des chapitres qui auraient été traités en leur présence."
Direction. Le SNPDEN dénonce la "politique du chiffre dans certaines académies. Le syndicat UNSA des personnels de direction dénonce "les pressions qui se font jour" de la part de "certaines autorités académiques", qui "soit fixent aux collègues des objectifs chiffrés à atteindre, soit s’émeuvent de ce qu’elles considèrent comme des prévisions d’accueil trop faibles à leurs yeux", alors que le président avait déclaré vouloir "une bonne rentrée qu’une rentrée en nombre", donc "qualitative et progressive, plus que quantitative."
Intersyndicale. La quasi totalité des organisations syndicales de l'enseignement (CGT educ'action, FNEC-FP FO, FSU, SGEN-CFDT, UNSA éducation, SNALC, SUD éducation) ont présenté hier au CT (Comité technique ministériel) un voeu. Elles estiment que "la date d’ouverture de l’École et l’organisation de la reprise sont précipitées" Le fait que la reprise "repose sur le volontariat des familles (...) contrevient aux objectifs du système scolaire". Les personnels sont "en difficulté et insécurité". Elles demandent au président de la République et au gouvernement "de renoncer à l’imposer" et "elles s’opposeront à toutes tentatives de pression sur les personnels".
SUD Education. La fédération SUD éducation demande au Conseil d'Etat l’annulation de la circulaire de réouverture des écoles et "de contraindre le gouvernement à prendre les mesures de protection qui s’imposent avant toute réouverture d’école. Elle annonce qu'elle "soutiendra les personnels qui feront usage de leur droit de retrait".
SPELC. "Si vous n’entendez pas l’inquiétude, elle va se transformer en colère !", prévient le SPELC dans une lettre ouverte adressée au ministre de l'Education nationale. Le syndicat des personnels de l'enseignement catholique rappelle que les "enseignants ont dû, du jour au lendemain et avec leur propre matériel (cas unique en France), transformer radicalement leurs méthodes pédagogiques", que les questions qu'ils se posent "sont bien plus nombreuses que les réponses", mais ils s'interrogent plus précisément sur deux thèmes, "la responsabilité personnelle des enseignants et des chefs d’établissement" qui ne devra pas être "engagée en cas d’impossibilité de respecter votre doctrine sanitaire", et les concours de recrutement. Comment justifier "que les lauréats des concours externes soient 'dispensés' des épreuves d’admission" ? L'organisation syndicale estime que "le navire Éducation nationale tangue" et qu' "on le laisse errer au fil de l’eau et des vents".