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Confinement et réouverture : le point de vue du Conseil scientifique de l'Education nationale

Paru dans Scolaire le mercredi 06 mai 2020.

Le CSEN "propose quelques suggestions pour outiller les enseignants dans leur enseignement à distance, accompagner la rentrée progressive, et tirer les leçons pour l’avenir". Ces recommandations, publiées sur le site du Conseil scientifique de l'Education nationale, sont de plusieurs ordres. Plusieurs s'apparentent à un cours de pédagogie générale ("de nombreuses recherches ont montré que le cours magistral n’est pas optimal"), voire d'éducation, comme cette remarque "un bon sommeil est indispensable à la consolidation des apprentissages", et elles sont étayées par de nombreuses références à la littérature scientifique, presque exclusivement anglo-saxonnes, même si certaines, comme "doter les élèves d’outils qui leur permettent de s’autoévaluer" rappellent les "fichiers auto-correctifs" de Freinet.

D'autres prennent davantage en compte le contexte épidémique, auquel le CSEN recommande "de consacrer du temps", ne serait-ce que pour "éliminer des fausses représentations qui pourraient naître des conversations ou de consultations de sources d’informations peu fiables". Les enseignants sont invités à "favoriser un sentiment d’engagement collectif" et à "faire comprendre les gestes barrières (...) par un enseignement explicite aussi bien que par leur comportement implicite".

Le CSEN estime que "la nature exceptionnelle de la situation justifie peut-être de prendre plus de libertés" dans l'interprétation des programmes. Et d'ailleurs, "rien n’empêche de prendre cette épidémie comme thème pour développer les compétences dans tous les domaines: en français, en langues étrangères, en mathématiques (graphes, fonctions exponentielles !), en sciences, en histoire et géographie, mais aussi dans une discipline émergente: l’éducation à la lecture critique des médias." Le Conseil recommande de s'appuyer à ce sujet sur les propositions de "La main à la pâte" ou sur les pages "dédiées au Coronavirus dans Mon Quotidien, le P’tit Libé (Libération), ou 1Jour/1actu (Milan)". Il mettra prochainement en ligne "une page de recommandations de ressources numériques qui ont, au moins en partie, fait leurs preuves" et en propose déjà trois, Mathador (porté par Réseau Canopé et l’académie de Dijon), Kalulu (développé par l'unité INSERM/CEA dirigée par Stanislas Dehaene) et Graphogame (un jeu développée pour sa version française par le laboratoire de J. Ziegler. Celui-ci l'avait présenté lors du ongrès international organisé par le CSEN en mars 2019 et avait reconnu que les gains n'étaient "pas énormes", ici).

Le Conseil constate que de nombreux enseignants et familles sont actuellement "obligées de se tourner vers les ressources numériques" et il estime qu'il "serait utile qu’un site unique et gratuit permette aux familles de s’y retrouver", il faudrait d'ailleurs recenser "les banques d’exercices existantes, qui sont nombreuses mais dispersées dans de nombreux sites, logiciels et académies, afin de les rendre disponibles à tous les enseignants".

Il constate également que "nous manquons de statistiques sur la période des deux derniers mois" pour préparer "le jour d’après" et il propose de mener une enquête sur les temps quotidiens d'apprentissage, sur les capacités de connection (sic) des familles, le taux d'utilisation des outils "tels que Lumni, France 4, etc", "les perturbations du sommeil, de l’alimentation, de l’activité physique". Il ajoute que les tests de CP, CE1, 6ème et 2nde pourraient être "mieux utilisé pour mesurer les conséquences du confinement sur la scolarité des élèves", et doublés d'une étude sur échantillon.

Et le CSEN esquisse l'ordre du jour des "assises du numérique éducatif", prévues pour novembre 2020. Ce sera l'occasion de s'interroger sur la présence "dans chaque école, y compris en maternelle" de tablettes "en nombre suffisant pour que tous les enfants à besoins (et notamment dyslexiques, dyscalculiques, dyspraxiques) puissent bénéficier des logiciels adaptés", sur une meilleure coordination des achats au niveau national, sur la possibilité du "déploiement rapide d’un logiciel qui a fait ses preuves à l’ensemble des académies", sur les moyens de "préserver, au-delà de la période de confinement, le lien direct qui s’est établi, dans de nombreux cas, entre enseignants et familles" et de "mettre à disposition un canal numérique unique et gratuit, ouvert à toutes les ressources éducatives". "Comment préserver également la mobilisation de toute la société pour son école?" s'interroge encore le Conseil scientifique.

Le texte du CSEN (17 pages) ici

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