Handicap : une plateforme d'aide aux parents et une plateforme d'entraide pour accompagner la scolarité
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 29 avril 2020.
Depuis le début du confinement, deux initiatives ont été mises en place sous l'égide du Secrétariat d'État aux Personnes Handicapées, pour proposer, d'une part aide et continuité pédagogique en direction des élèves et jeunes handicapés, et, d'autre part, un soutien concret aux parents d'enfants handicapés isolés pendant le confinement. Le 20 avril 2020, la FÉDÉEH (Fédération étudiante pour une dynamique études et emploi avec un handicap) lançait en effet une plateforme d'entraide pour les jeunes handicapés qui met en relation des lycéens, étudiants et jeunes diplômés handicapés avec des jeunes bénévoles, handicapés ou non, qui leur viennent en aide à distance. Cinq jours après le confinement, la Fédération nationale Grandir Ensemble, avec le soutien de la Fondation de France et de Groupes de Protection Sociale, avait elle aussi initié une plateforme, "Tous mobilisés", qui a vocation de son côté à trouver des solutions pour des parents d'enfants en situation de handicap, aussi bien pratiques que relevant d'un soutien psychologique, au constat que ces familles "sont particulièrement exposées à l'isolement et à l'épuisement physique ou psychologique".
Avec sa plateforme "entraide handicap", la FÉDÉEH permet à chaque lycéen, étudiant ou jeune diplômé handicapé "d'exprimer son besoin (scolaire, méthodologique, d'orientation, d'insertion professionnelle et / ou autre), le mode de communication à distance qu'il souhaite privilégier et sa préférence éventuelle pour une aide provenant d'un pair qui partage la même situation de handicap que lui". Les "aidants" doivent de leur côté présenter leurs compétences, le type d'aide et le temps disponible qu'ils proposent, ainsi que leur "familiarité éventuelle (connaissance, expérience) avec le handicap en général et / ou un handicap en particulier". Selon le besoin, une formation peut leur être apportée par un autre bénévole. La FÉDÉEH indiquait, quelques heures après son lancement, que les jeunes handicapés qui s'y étaient inscrits avançaient des "besoins multiples" (études, insertion professionnelle, lien social, logistique, coaching de vie, etc.) et témoignaient d' "un état moral faible et altéré par le confinement et ses conséquences".
Plateforme d'aide aux parents : 42 % des appels faits pour formuler un besoin de répit d'urgence
La plateforme "Tous mobilisés" met de son côté en relation des parents avec des bénévoles qui vont rechercher des solutions pour les premiers : en tête d'entre elles, trouver une solution de quelques heures de répit à domicile, en effectuant des recherches auprès de l'établissement de l'enfant ou d'un service d'aide à domicile, trouver des volontaires pour aider pour les courses, les mettre en lien avec une cellule d'écoute ou un conseil éducatif, rechercher une solution de garde adaptée pour un professionnel prioritaire ou soignant parent d'un enfant en situation de handicap. La plateforme propose également des séances de visioconférences pour partager entre parents, animées par un professionnel, et renvoie vers des sites utiles : par exemple la Foire aux questions du Secrétariat d'État, la plateforme Autisme infos service, la plateforme du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées) solidaires-handicaps.fr, qui recense toutes les initiatives locales ou nationales de solidarité, ou encore Handissimo, qui recense entre autres les solutions du territoires et les rend consultables via un système de géolocalisation.
Cette plateforme d'aide aux parents a déjà reçu plus de 6 600 appels de familles et rassemblé près de 60 bénévoles. Un dernier bilan établi le 17 avril dernier montrait que 42 % des appels étaient faits pour formuler un besoin de répit d'urgence, "demande la plus exprimée par les familles appelantes" d'une solution pour "quelques heures, pour dormir, souffler, prendre du temps avec le reste de la fratrie". 36 % des familles formulent également une demande d'écoute ou de conseil. Entre le 23 mars et le 17 avril, 896 accompagnements avaient été mis en place, dont 411 pour répondre à des demandes de solutions de répit et 223 pour répondre à des demandes d'écoute ou conseil éducatif. 43 % des familles ont déclaré qu'elles appellaient car elles ne savaient pas vers qui se tourner et elles sont 69 % à exprimer le besoin qu'une telle aide perdure après le confinement.
La plate-forme d'entraide pour les élèves ici
La plate-forme d'aide aux parents ici
Camille Pons