Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Réouverture : le réquisitoire des sénateurs qui condamnent l'absence de concertation, notamment avec les élus

Paru dans Scolaire le jeudi 23 avril 2020.

Pour le groupe de travail "enseignement scolaire" de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, la décision de rouvrir les établissements scolaires et les écoles" a constitué "une annonce surprise, aux modalités de mise en œuvre mal définies, élaborées sans concertation". Le retour des élèves en classe n’était d'ailleurs pas évoqué "lors des concertations au ministère de la santé".

Les annonces du ministre de l'Education nationale devant les députés n'ont pas fait l'objet d'une "réelle concertation" puisque ni l’Association des maires de France, ni l’Assemblée des Départements de France ne semblent "avoir officiellement été contactées". Or les sénateurs ne veulent pas voir "porter in fine sur les élus locaux la responsabilité auprès de la population d’un non-accueil des élèves, de l’absence de cantine et d’activités périscolaires ou encore d’une restriction de l’offre de transport scolaire". Les sénateurs ajoutent que "cette absence de concertation semble généralisée: les syndicats des personnels de l’éducation nationale et fédérations d’élèves ont indiqué n’avoir eu aucun retour sur les contributions qu’ils avaient fait parvenir au ministère". Et le groupe de travail s’étonne de "l’absence de contact entre les agences régionales de santé et les autorités académiques, ainsi que d’un travail de recensement des besoins matériels de protection (gel hydroalcoolique, masques...)".

Les sénateurs s'interrogent : "Quel doit être l’objectif de ces cinq à huit semaines de cours restantes?" Comment "faire de la distanciation sociale dans des lieux conçus pour faire du rapprochement social et du vivre-ensemble". Les élus font également valoir qu' "il n’a été procédé à aucun recensement du nombre d’enseignants qui ne pourront pas reprendre les cours en présentiel" tandis que les personnels communaux affectés dans les écoles ont souvent été affectés "sur d’autres secteurs, notamment dans les EPHAD". D'ailleurs, "aucune réflexion n’(a) commencé sur les temps entourant les moments pédagogiques", "sur la gestion des flux d’élèves dans l’enceinte scolaire" ou aux abords de l’école, ni sur les contraintes liées au plan vigipirate.

Le groupe de travail demande que soit conçu "un protocole sanitaire strict sur les activités scolaires et périscolaires", celui-ci devant "notamment indiquer quelle stratégie adopter en cas de suspicion de Covid-19 chez un élève ou un adulte fréquentant l’établissement". Ce n'est qu'à partir de ce protocole que pourra être élaboré "un cadre national d’organisation scolaire fixant les objectifs du retour en classe, en concertation avec les associations représentatives des collectivités locales, les organisations syndicales et les fédérations de parents d’élèves". Ce cadre devra ensuite donner lieu à des déclinaisons locales "sous la responsabilité des préfets et des DASEN (...) en fonction des spécificités territoriales infra-académiques voire des établissements".

Les sénateurs ajoutent que "les attentes des familles sont contradictoires", mais que "nombre d’entre elles, inquiètes, ne comprennent pas" la décision de réouverture. Ils ajoutent qu' "un travail de pédagogie et d’explication est essentiel", notamment "pour réussir à retrouver les élèves perdus de vue", dont la proportion est localement bien supérieure aux 4% estimés au niveau national.

Le groupe de travail était présidé par Jacques Grosperrin (Doubs, LR) et comprend Max Brisson (Pyrénées-Atlantiques, LR), Céline Brulin (Seine-Maritime, CRCE), Nicole Duranton (Eure, LR), Antoine Karam (Guyane,LREM), Laurent Lafon (Val-de-Marne, UC), Jacques-Bernard Magner (Puy-de-Dôme, socialiste et républicain), Colette Mélot (Seine-et-Marne, les indépendants –République et territoires), Marie-Pierre Monier (Drôme, socialiste et républicain) et Jean-Yves Roux (Alpes de Haute-Provence, RDSE).

A noter que selon Le Monde daté de demain 24 avril, les annonces de Jean-Michel Blanquer ont "suscité une forme de stupeur à Matignon où les collaborateurs d'Edouard Philippe ont découvert en direct sur BFM-TV les 'grands principes' de ce plan de reprise progressif".

Le document sénatorial ici

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →