Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Aucun enfant ne sera contraint de retourner à l’école, annonce l'AMF (association des maires de France)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le mercredi 22 avril 2020.

"Contribution à la préparation du déconfinement" : c’est le titre du document que l’Association des Maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF, ici) a publié hier 21 avril. Parmi tous les points traités, sur lesquels elle appelle l’Etat à inclure les collectivités quant aux décisions, figure, en bonne place, ce qui concerne les crèches et les écoles.

Selon l’association, la décision de rouvrir les écoles suscite des réserves, "parfois même des refus, parmi les familles, les enseignants comme parmi les maires et les personnels communaux". La mise en œuvre de cette mesure, dit-elle, doit être abordée avec souplesse et pragmatisme et "relever plutôt d’un esprit d’expérimentation indispensable avant la rentrée de septembre que d’une volonté de contraindre et d’imposer un dispositif uniforme". Son point de vue : la qualité du dialogue que l’administration locale de l’éducation nationale saura entretenir avec son environnement (enseignants, familles, maires) est un enjeu important de la réussite de la réouverture.

L'association propose qu’un protocole national de réouverture des écoles soit élaboré et disponible dans chaque école. Mais des souplesses ou des adaptations locales pourront être définies à l’échelle locale, après accord de l’autorité préfectorale et en concertation étroite avec les maires. Pour les élus, "dans le cadre de l’accueil exceptionnel de certains enfants dans les établissements scolaires ou lors des temps périscolaires", ces derniers doivent être accueillis par tranches d’âge, en groupe de 10 élèves maximum (5 pour les enfants d’âge maternel). Cependant, l’assouplissement de cette règle devra être examiné, notamment en zone rurale où les enfants doivent pouvoir être accueillis en groupe constitué d’un nombre d’élèves d’âge différent permettant de respecter les gestes barrières.

L’AMF poursuit sa contribution par un certain nombre de préoccupations très concrètes. Ainsi, il s’agira de définir précisément le matériel à fournir (type de masques) pour le personnel ainsi que pour les enfants et ce, en fonction de leur âge. Il faudra préciser les modalités d’application des gestes barrières et le nombre d’enfants accueillis par salle. Pour les parents, il y aura interdiction de l’accès aux locaux ou, pour les crèches, application de la distanciation sociale. En fonction des effectifs accueillis dans les structures, les collectivités devront prévoir le personnel adéquat, que ce soit en matière de taux d’encadrement ou de qualification, en particulier pour les accueils de loisirs. Sur le temps scolaire, les conditions d’intervention des Atsem (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) auprès des enseignants devront être précisées. Il faudra porter une attention particulière pour le retour à l’école des enfants en situation de handicap.

Les capacités limitées des locaux scolaires, périscolaires, de restauration ou des crèches sont une réalité dans de nombreuses communes. Elles "sont prêtes à examiner, là où cela est possible, la mise à disposition de salles communales (salles polyvalentes, associatives, culturelles, actuellement fermées), équipements sportifs extérieurs, pour faciliter l’accueil des enfants". Mais "là où il s’avère impossible d’accueillir la totalité des enfants accueillis d’habitude sur un même temps", l’association d’élus propose que, pendant toute la durée de la sortie progressive du confinement, l’instruction demeure obligatoire mais puisse se faire sous plusieurs formes : retour en classe auprès de l’enseignant, mais "forcément sur un temps limité" ; poursuite du dispositif "ma classe à la maison" pour ceux qui ne se rendront pas à l’école. Les élus proposent de ne pas imposer le retour à l’école ou en crèche de tous les enfants et de recommander, notamment aux enfants dont les parents sont en situation de handicap sévère ou atteints de maladies chroniques, de poursuivre "dans la mesure du possible" leur activité scolaire à distance. Et il convient de "privilégier le retour à l’école des enfants déconnectés de l’école depuis le début du confinement ou issus des familles rencontrant des difficultés, sans pour autant entrer dans un processus de discrimination et de stigmatisation, ceux n’ayant pas d’accès au numérique et ceux dont les parents ne peuvent pas télétravailler" ou exercent des missions "identifiées comme prioritaires". Sur ce point, l’AMF indique qu’il serait utile "d’élargir le cercle" des professions "dites essentielles".

A ce moment de leur propos, les élus prennent une position ferme : afficher clairement, à l’égard des familles qui ne souhaiteraient pas que leurs enfants réintègrent l’école, le principe du volontariat. Aucun enfant ne sera contraint, dans ces circonstances, de retourner à l’école.

Par ailleurs, l’association insiste sur la nécessité d’une étroite collaboration entre les collectivités et les services de l’Etat, tant pour les mesures sanitaires et d’hygiène de préparation de l’ouverture des crèches et écoles que pour la suite et ce, en veillant à associer toutes les parties prenantes Mais elle insiste également sur l’importance d’une information permanente et transparente des familles.

En outre, les élus demandent au gouvernement de donner des consignes précises en matière, entre autres, d’accueil périscolaire, d’études dirigées ou surveillées, d’accueil du mercredi, d’organisation de la prise de repas à la crèche et à l’école, de mise en place des temps de sieste en école maternelle et en crèche, de transport scolaire ou encore de venue d’intervenants extérieurs.

Des réponses de l’Etat sont également attendues sur les fêtes de fin d’année et les kermesses qui s’organisent traditionnellement en mai et juin, les élus considérant, "pour la plupart", qu’il serait préférable qu’elles se tiennent à la rentrée.

Même attente de consignes quant aux sorties destinées à la natation scolaire, à la bibliothèque, aux sorties scolaires avec autocar, aux classes de découverte… L’avis de l’AMF, c’est que l’ensemble des activités en question soient a priori annulées jusqu’à la fin de l’année scolaire en cours, "sauf dérogation décidée expressément par le maire"

Arnold Bac

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →