Tous les enseignements peuvent contribuer à la transition écologique (Les Cahiers pédagogiques)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le dimanche 19 avril 2020.
Comment les élèves peuvent-ils se préparer à "devenir des citoyens actifs et éclairés, engagés dans un combat qu’ils devront mener tout au long de leur vie", pour la transition écologique. Tous les élèves, de la maternelle à l’université, sont concernés par le thème du dernier numéro des Cahiers pédagogiques. Ils s'interrogent : "est-ce une cause de riches ?", "comment allier urgence climatique et intégration sociale ?", "avons-nous tous conscience des défis ?", "quels comportements devons-nous adopter ?"
Nolwenn Guillou, enseignante en maternelle, présente d'ailleurs un projet impliquant toute l’école, car ce sont les plus petits de maternelle qui proposent des solutions aux plus âgés pour le tri des déchets. Ils font même la leçon à leurs parents. "Science en scène", projet financé par la Fondation "La Main à la Pâte" et réalisé dans une école d’éducation prioritaire est un bon exemple de partenariat avec des scientifiques et de l’interdisciplinarité. Quelques-uns de ces projets s’inscrivent dans la durée et prennent même une dimension européenne, tel que "ScOLAIRE". L’idée est de "de promouvoir les énergies renouvelables et de s’occuper de la vente de l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques qu’ils ont eux-mêmes installés sur le toit du lycée." En plus de la prise de conscience écologique sur le terrain, l’apprentissage de l’entrepreneuriat y est associé. La dynamique est ici régionale, car, outre le lycée franco-allemand de Fribourg, plusieurs lycées allemands participent à ce programme.
Toutes les voies d’éducation sont concernées et plus particulièrement, l’enseignement agricole qui "se trouve en première ligne". La rénovation des référentiels de formation apparaît comme un instrument de prise de conscience du changement du monde agricole et de l’évolution des métiers. Au lycée agricole de Dardilly (Académie de Lyon), les jeunes participent à des débats et à des jeux de rôle qui les sortent de leur zone de confort. L’enseignement agricole semble être aussi leader à propos de la place des "écodélégués" dans les établissements. Ces jeunes élus par leurs pairs sont ici "force de proposition, suivi d’actions et relais".
Pour Jean- Michel Zakhartchouk qui coordonne le dosssier avec Peggy Colcanap, il est cependant important de s’interroger sur les programmes de toutes les disciplines. La géographie et les sciences ont encore une place prépondérante mais "le cloisonnement disciplinaire n’est pas la meilleure façon d’aborder les questions environnementales et climatiques. Il faudra aussi veiller à ce que l’enseignement des projections inquiétantes soit accompagné d’espoir et de perspectives positives d’actions."
Tout cela pourra continuer ou évoluer si des ressources et des échanges à l’échelle de la planète sont mis à disposition des enseignants, selon David Wilgenbus, délégué exécutif de l’Office for Climate Education (OCE créé en mars 2018 - ici). Pour lui, ils sont demandeurs, car leurs élèves montrent "un intérêt très fort pour le thème", "il y a une attente très forte de comprendre ce qu’il en est, de démêler le vrai du faux."
Les Cahiers Pédagogiques n'en sont pas à leur premier essai à ce propos. Dès les années 1950, ils se sont intéressés à ce que l’on appelait alors "l’étude du milieu". Plus récemment, "l’éducation au développement durable" a été au cœur des préoccupations de la rédaction, en publiant notamment des ouvrages en collaboration avec l’ex-CNDP, CANOPE (ici).
Le site des Cahiers ici
Hélène Cénat