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Haute-Garonne : des aides exceptionnelles pour les familles de collégiens les plus pauvres, des enfants en difficulté, des entreprises de transports scolaires

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Culture le jeudi 16 avril 2020.

Bons solidaires pour les parents qui bénéficiaient d'une aide départementale pour la restauration scolaire de leur enfant au collège, aides aux entreprises de transports scolaires, ouverture d'un centre d'accueil d'urgence pour accueillir des enfants en difficulté ou en situation de maltraitance, nouveau contingent de tablettes pour des collégiens non équipés pour permettre la continuité pédagogique... le président du Conseil départemental de Haute-Garonne, Georges Méric, a annoncé, ce jeudi 16 avril 2020 en conférence de presse digitale, toute une série de mesures et aides exceptionnelles actées ou à venir dans le cadre de la crise liée au coronavirus, dans le domaine scolaire, de l'aide à l'enfance ou encore en direction du tissu associatif.

Ce sont en effet 21 700 familles, dont les enfants collégiens bénéficient de la gratuité ou semi-gratuité de la restauration scolaire qui vont bénéficier des "bons solidaires", un dispositif d'aide d'urgence pour les achats alimentaires et d'hygiène. L'aide pour ces familles, qui prendra la forme d'envoi de "titres de paiement nominatifs", doit être votée cet après-midi en commission permanente. Elle sera de l'ordre de 60 euros pas mois pour les familles dont la restauration scolaire était prise en charge à 100 % par le Département (8700 bénéficiaires) et à hauteur de 30 euros par mois pour celles dont la restauration scolaire était prise en charge à 50 % (13 000 bénéficiaires). Mis en œuvre pour le mois d'avril, ces bons solidaires seront reconductibles.

80 % de la facture payée aux transports scolaires même s'ils sont à l'arrêt

En direction des scolaires, Georges Méric a aussi annoncé la poursuite de "l'effort" qui avait été engagé en faveur des collégiens de REP+ qui ne bénéficiaient pas d'équipements numériques pour poursuivre leurs apprentissage. "Un contingent supplémentaire" de tablettes doit ainsi "arriver", en complément des 120 premières qui avaient été distribuées à des élèves des cinq collèges REP+ le 2 avril dernier (lire ici).

Ce soutien dans ce champ est également marqué par une aide en direction des entreprises de transports scolaires, actuellement à l'arrêt. Cette aide, incluse dans le cadre d'un programme plus large de soutien financier des acteurs économiques du territoire (budgétisé à hauteur de 27,6 millions d'euros), a été votée le 26 mars dernier. Le Conseil départemental s'engage auprès de ces transporteurs à payer 80 % du service effectué en temps normal - soit un budget estimé à 4 millions d'euros par mois - "pour qu'elles survivent et soient fonctionnelles lors d'une réouverture possible des établissements".

Déconfinement : "Je ne vois pas comment assurer la sécurité des enfants dans les transports scolaires"

Le président du Conseil départemental s'est d'ailleurs exprimé sur l'annonce du déconfinement planifié pour le 11 mai, déconfinement qu'il juge "compliqué" à mettre en œuvre tout en garantissant la santé des personnes, cette dernière étant pour lui la "priorité". Concernant la réouverture des établissements scolaires, il espère des "éclairages" de l'État à ce sujet, et "voit mal", malgré cela, comment résoudre les "problèmes pratiques" d'ici le 11 mai. "Il faut être sérieux ! Je ne vois pas comment on peut mettre 25 élèves dans une classe en toute sécurité", a-t-il déclaré. Si c'est au recteur "de régler ce problème", il évoque l'impossibilité de garantir la sécurité sanitaire dans les transports scolaires dont il a la responsabilité. "Aujourd'hui, je ne sais pas le faire ! Quand ils roulent, ils sont pleins. Sinon, qui va-t-on choisir de faire sortir ?"

Concernant les espaces dans les établissements, il souligne qu'il serait impossible de créer des salles supplémentaires dans les établissements d'ici cette date, "même avec toute la bonne volonté possible", ou encore d'installer des préfabriqués, dont on ne saurait où les mettre : "dans la cour, sur le terrain de sport... ?"

Un pensionnat de 200 places pour l'accueil d'enfants en difficulté

Georges Méric a par ailleurs annoncé qu'avait été mis en place, avec l'aide de la Ligue de l'Enseignement et l'ANRAS (Association nationale de recherche et d'action solidaire), "en un temps record, 10 jours", un Centre d'accueil d'urgence solidaire pour les enfants en détresse. Ouvert à Mondonville, ce "pensionnat" est doté de 200 places pour l'accueil d'enfants âgés de 3 à 18 ans, en difficulté "pour des raisons de confinement [parents hospitalisés par exemple, ndlr] et de maltraitance". Ils y sont accompagnés par une équipe pluridisciplinaire de professionnels volontaires et spécialisés dans la protection de l'enfance (psychologues, infirmières puéricultrices, éducateurs de jeunes enfants, éducateurs spécialisés, moniteurs éducateurs, médecin référent ASE…).

Assurer la continuité culturelle : 70 000 livres accessibles en ligne

D'autres mesures se sont ajoutées à celles-ci, comme la commande d'un million de masques dont 210 000 masques ont d'ores et déjà été distribués, entre autres aux équipes d'accueil des enfants de personnels soignants, gendarmes, policiers, agents de la protection de l'enfance, auxiliaires de vie, sapeurs-pompiers, dans les 15 collèges ouverts pour ce faire, ou encore aux structures de l'ASE (Aide sociale à l'enfance). Enfin, pour "assurer la continuité culturelle et éducative", la médiathèque départementale a mis à disposition en ligne 70 000 livres, BD et magazines, un millier de films et 1500 programmes de formations.

Pour Georges Méric néanmoins, il faut d'ores et déjà "penser un nouveau système de solidarité" pour après. Celui-ci regrette ouvertement à ce titre le "refus" qu'il s'était vu opposer du Parlement et du Gouvernement, lorsqu'en 2018, avec 17 autres Départements, il avait fait une demande d'expérimentation du revenu de base. "Au lieu d'avoir ce chapelet d'aides, nous serions allés plus vite dans l'aide aux populations", estime le président. Cette demande a d'ores et déjà réitérée à l'État avec les mêmes Départements. Georges Méric a précisé que ce revenu de base était estimé à environ 1000 euros, estimation non définitive mais à "construire" justement dans le cadre de cette expérimentation. Il pourrait concerner les gens isolés, des personnes à faible salaire, à partir de 18 ans et quel que soit l'âge... "Il faut un rupture, se demander si la priorité c'est l'humain ou les dividendes. Si on veut une société du partage, il faut donner plus au social", estime Georges Méric. "Et l'État devra participer."

Camille Pons

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