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Annuler le français au bac 2020 car les élèves de 1ère ont toute l’année prochaine pour valider (Lettres Vives et AFEF)

Paru dans Scolaire le mardi 07 avril 2020.

"Mais qu’arrive-t-il à notre ministre avec le français ?" : c’est par cette interrogation que le collectif Lettres Vives (ici) et l’AFEF (Association française pour l’enseignement du français, ici) introduisent leur appel commun qui prend position contre le maintien de l’épreuve orale de français que passent les élèves en fin de première.

Pour le collectif et l’AFEF, il s’agit littéralement d’un non-sens. Et l’appel, intitulé "Ça suffit !", continue par d’autres questions : "De quoi le maintien de l'oral de l'EAF (épreuves anticipées de français, ndlr) est-il le nom ? D'un mépris particulier envers les professeur·es de lettres, leur santé, leur travail ?  Ou des élèves de première déjà rudement mis à l'épreuve par la réforme et les E3C ?" Pour les deux organisations, il s’agit là d'une certaine représentation de cet enseignement : "Est-ce à dire que le français n'existe que par le bachotage et donc que sans le bac il s'écroule ?".

"Ça suffit, en fait" martèlent ces deux organisations. Elles demandent donc, en raison, disent-elles, du contexte qui a conduit à une fermeture inédite des établissements et à une continuité pédagogique "dont l'efficacité et l'équité restent à prouver", l’annulation de l'ensemble de l'épreuve anticipée de français. Car, affirment-elles, les conditions ne sont pas réunies pour que tous les élèves réussissent. Le site de l’AFEF affiche une pétition en ce sens.

Pour le collectif et pour l’AFEF, "ces élèves ne sont qu'en Première et auront toute l'année prochaine pour valider leur diplôme". Cependant, selon les deux organisations, si l’oral était toutefois maintenu, il paraît indispensable de le réduire à la deuxième partie de l’épreuve : un échange avec le jury sur un livre choisi par l'élève parmi ceux qui ont été lus dans l’année. Croyez-en notre expérience, insistent-elles : "rien qu’en bavardant quelques minutes avec un·e élève, on sait s’il/elle a suivi et assimilé les cours, ou non". 

Poursuivant leur propos, elles appellent également, "pour construire l’après 2020", à prendre appui sur cette partie de l’épreuve pour, selon elles, reconstruire l’enseignement littéraire "afin que celui-ci soit un moment d’appropriation de textes par les élèves, non de prêche sur ce qu’il faut aimer ou ne pas aimer, sur les écrivain·es qu'il faut étudier et celles et ceux qui ne seraient qu'une littérature de second ordre".

Se voulant défendre un enseignement des œuvres "comme un supplément d’expérience, non pas comme un exercice de conformité à l’admiration béate", elles concluent en s’étonnant : "comment ne pense-t-on pas, alors que les élèves sont confronté·es à la pandémie mondiale, à l'angoisse, à la maladie et à la mort, à cette situation étrange où 40% de la population mondiale est confinée, à leur proposer l'expérience littéraire pour construire du sens avec tout ça ?"

 

 

Arnold Bac

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