Quel est l’impact du COVID-19 sur les systèmes éducatifs européens ?
Paru dans Scolaire le vendredi 03 avril 2020.
Le 2 avril 2020, Eurydice, le réseau européen d’information sur les structures, les systèmes et les développements nationaux et européens dans le domaine de l’éducation, a publié une carte qui montre la diversité des décisions de chaque Etat vis-à-vis de la fermeture des établissements scolaires (ici).
Pour Eurydice, à cette date, la plupart des pays européens a fermé ses écoles. En règle générale, cette décision a été prise parce qu’il s’agissait d’une mesure nécessaire à la limitation des contacts. L’Italie, premier pays victime de la pandémie en Europe, a fermé ses établissements dès le 5 mars. Les pays qui ont immédiatement suivi cet exemple ont été l’Albanie, la Grèce, la République Tchèque et la Roumanie. Les autres, comme la France, ont pris cette décision pour le 16 mars. Le dernier pays qui a annoncé de telles mesures a été le Royaume Uni. Les portes se sont closes entre le 20 et le 23 mars. Deux pays scandinaves se distinguent : la Suède et l’Islande. Chez eux, seuls les établissements du secondaire et du supérieur ont eu l’obligation de fermer. Partout, en Europe, les supports d’apprentissage sont fournis aux élèves de différentes manières : des livres ou des supports à retirer directement dans les établissements, du e-learning sous des formes variées, des plateformes interactives liant les enseignants et les apprenants, des programmes de télévision diffusés à l’échelle nationale, des podcasts sur les plateformes utilisées par tous… Quelques ministères du continent ont annoncé des vacances exceptionnelles dès la fermeture des écoles afin de préparer de manière plus performante l’apprentissage à distance et afin d’éviter toute forme de précipitation. Aujourd’hui, tous les pays européens pris en compte dans le réseau Eurydice ont à leur disposition un système correct d’éducation à distance.
Toujours, selon Eurydice, un pays, Malte, a déjà annoncé que les écoles seront fermées jusqu’à la fin de l’année scolaire (30 juin 2020). Pour la Finlande, la date prévue est le 30 mai 2020. Il est possible que d’autres pays fassent des annonces similaires dans quelques jours. Ce scénario de prolongation de la fermeture des écoles ajoute au risque d’accroissement des inégalités éducatives. Un certain nombre de pays aurait déjà anticipé les moyens de lutter contre cet effet, notamment en réévaluant toutes les deux semaines la situation.
En conclusion de cette présentation, Eurydice estime que l’adaptation rapide des systèmes éducatifs a été extraordinaire et que quand nous aurons dépassé cette crise, nous ne reviendrons pas en arrière. Nous préparons maintenant nos enfants à faire face au futur.
Également, le 2 avril, le Comité Syndical Européen de l’Education (CSEE) représentant 132 syndicats, soit 11 millions d’enseignants dans 51 pays partage le même avis qu’Eurydice (ici): "Les enseignant·e·s et le personnel de l’éducation s’adaptent rapidement à la situation pour soutenir leurs apprenant·e·s et leurs communautés."
Il ajoute que "les conséquences négatives sur la qualité et l’équité de l’éducation pourraient perdurer pendant de longues années". "Au nom des millions des travailleur·euse·s qu’ils représentent, les syndicats de l’enseignement unissent leurs forces pour réclamer un soutien conséquent pour le personnel de l’éducation et les établissements scolaires."
Pour en savoir plus :
Hélène Cénat