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La sauvegarde du breton pose la question de l'enseignement des langues régionales après la réforme du lycée

Paru dans Scolaire le jeudi 26 mars 2020.

La proposition de loi "relative à la protection patrimoniale des langues régionales" a été adoptée par l'Assemblée nationale, mais "tout ce qui concernait leur enseignement a été supprimé, sur les 9 articles, il en reste 3 !" indique à ToutEduc Paolig Combot, président de l’Association pour la défense et la promotion de la langue et de la culture bretonnes. Il était notamment prévu que "la langue régionale (serait) une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées" et que les établissements d’enseignement privés, s'ils étaient laïcs, et dispensaient un enseignement bilingue, gratuit et respectueux des programmes nationaux, pouvaient obtenir locaux et subventions d’investissement des collectivités territoriales.

Le député Paul Molac, qui est à l'origine de ce texte, actuellement sur le bureau de la commission des affaires culturelles du Sénat, précise que les régions qui sont actuellement les plus en difficulté pour la défense de leur langue sont l’Outre-Mer et la Bretagne. Son objectif n’était pas "de mettre un couteau sur la gorge de l’Education nationale, même si la sensation générale des défenseurs des langues régionales est que le ministre semble estimer notre combat d’arrière-garde. Mais la réforme du bac lamine l’option langues régionales." Le site de l'académie de Rennes fait valoir que "l’enseignement des langues régionales est renforcé et valorisé" puisque, auparavant, seuls les élèves de la série L pouvaient y accéder (3h par semaine), tandis que l'enseignement de spécialité "Langues, littératures et cultures étrangères et régionales" est ouvert à tous, à raison de 4 ou 6h. Mais selon le SNES, au niveau national, seuls 87 élèves avaient choisi cette spécialité qui a été ouverte tardivement. En ce qui concerne le breton, 11 élèves suivent cet enseignement dans un lycée de Quimper, aucun établissement n'a ouvert de spécialité gallo (langue d'oïl, Haute-Bretagne). ToutEduc n'a trouvé aucune indication du nombre des élèves de première qui suivent l'enseignement facultatif, suivi par 509 lycéens (2nde, 1ère, terminale).

Pour Paolig Combot, c'est l'existence même du breton qui est en cause. On compterait actuellement quelque 207 000 brittophones, dont 80 % ont plus de 60 ans, et, dit-il, dans 20 ans, il en restera peut-être 40 000. Or, sous la barre des 100 000 locuteurs, l’UNESCO ne considère plus que c’est une langue (ici).

Pour apprendre le breton, les jeunes ont à leur disposition un enseignement bilingue dans des écoles immersives (Diwan), dans les classes, bilingues ou non, de l’enseignement public ou privé sous contrat (ici). Selon l’office public de la langue bretonne, 18 990 élèves sont inscrits cette année dans les classes bilingues (9 120 dans les établissements publics, 5 463 dans les établissements privés et 4 307 en Diwan), 8 062 élèves de primaire ont une initiation au breton, 3 880 collégiens et 509 lycéens suivent un enseignement optionnel (ici).

Selon Paul Molac, "il y a plus de 70 langues à défendre sur le sol français, elles relèvent du code du patrimoine" qui fait de leur conservation une obligation. "Un véritable plan Marshall est nécessaire si l'on veut vraiment sauver la langue bretonne."

Hélène Cénat

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