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Chronique ordinaire des jours extraordinaires - 25 mars (textes du 24)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice, Orientation le mercredi 25 mars 2020.

ToutEduc tient chronique des petits gestes et des petits faits des jours du confinement, des bonnes et des mauvaises surprises des acteurs de l'éducation, des situations qu'on n'imaginait pas, des outils auxquels on ne pensait pas... Vous pouvez nous adresser vos textes, de 3 à 25 lignes, du positif ou du négatif, mais ancré dans la singularité de votre expérience.

J-B., directeur national d’un réseau associatif

Une semaine de confinement. J’ai presque envie de reprendre mon quotidien "normal", d’avant le confinement, pour avoir du temps pour moi. Entre le télétravail, les devoirs à accompagner des enfants, le quotidien de la maison, prendre des nouvelles de la famille, des anciens et anciennes et des copains, d’appeler les directeurs et directrices du réseau … Je n’arrive pas à comprendre comment les gens arrivent à avoir du temps pour regarder des séries ou lire des livres. Je m’étais pourtant dit que j’aurais le temps de finir tel ou tel livre, de prendre du temps pour terminer tel ou tel article, de pouvoir terminer des choses que j’ai commencées depuis longtemps et que je n’arrive pas à terminer.

Pour autant, les habitudes sont déjà prises à 16h tous les jours, mon fils de 15 ans nous fait une petite séance sportive, tous les deux jours mon fils de 17 ans nous prépare un "apéro philo" et tous les jours vers 14h30, j’ai un temps d’activité manuelle avec mon fils de 10 ans, nous sommes en train de construire une voiture en bois.

Je ressens à la fois du plaisir à passer du temps en famille, à pouvoir terminer une réunion en refermant l’écran de mon ordinateur et d’être tout de suite à la maison. J’avoue que ce moment est très agréable. En même temps, je ne peux m’empêcher de penser aux enfants qui vont s’éloigner encore un petit peu plus de l’école, de la réussite scolaire… Je ne peux m’empêcher de penser à des enfants qui vont être, qui sont en train d’être maltraités, je ne peux m’empêcher de penser aux maltraitances conjugales. Si ce confinement peut être vécu positivement par certains, il peut être vécu de manière excessivement négative par d’autres. Mon engagement associatif a toujours voulu lutter contre les inégalités sociales, contre les inégalités tout court… Cette situation me les fait apparaître encore plus.

F., proviseure d'une cité scolaire

Ce matin, un rayon de soleil venu des profs d’EPS !

Après avoir envoyé des programmes d’entraînement à leurs élèves, ils ont pensé à leurs collègues et à tous les personnels et nous ont envoyé via l’ENT (qui ce matin, autre bonheur, fonctionne !). Ils nous proposent trois niveaux : en famille, pour se maintenir et pour se renforcer. Les exercices sont accompagnés de conseils pas toujours compréhensibles pour une néophyte comme moi : "Les genoux ne dépassent jamais la pointe des pieds lors des ½ squats" (mais c’est quoi un squat ? ), certains plus évidents "ne pas hésiter à renoncer ou réduire l’intensité si nécessaire" ☺

Comme la messagerie de l’ENT fonctionne, je lis mes mails.

Ceux de parents d’abord qui m’expliquent que leur enfant ne peut pas se connecter mais que les enseignants, dans cette classe, n’ont pas donné assez de devoirs ni de cours aux élèves. Question : comment un élève qui ne s’est pas connecté peut-il savoir ce que les enseignants mettent ou ne mettent pas sur l’ENT ? Je n’aurai pas ma réponse mais la mère, au téléphone (c’est pratique, plus de standard, plus de secrétariat, c’est-à-dire plus de filtre : la provo, en direct, obligée de répondre) qu’il faudra rassurer, lui expliquer que, oui, son fils est désorienté mais que les enseignants ne le sont pas moins, que les uns et les autres doivent s’adapter à cette nouvelle situation, inventer, se faire confiance ! 17 mn plus tard, je reprends mes mails, arrêtée 10 mn après par l’agent de service qui avait, lundi dernier, à ma demande, fermé toutes les fenêtres du lycée, enfin, toutes celles plus précisément que je voyais de mon bureau. Parce que, de l’autre côté du bâtiment, … elles étaient restées ouvertes. Après avoir fait le tour, je reprends mes mails. Mais il est temps de vérifier que les deux collégiennes (dont les parents sont infirmier ou médecin) font un peu d’exercices après le cours de maths et les devoirs d’histoire.

Arrivée à 19h50, après une quarantaine de mails lus et répondus, une vingtaine de coups de fils, deux ordinateurs distribués, un conseil de classe en visio, je décide que c’est bon… j’arrête. 
Je ferme les volets électriques, je vérifie les portes extérieures, je ferme la grande porte en verre à la fermeture improbable et … je peux sortir sur mon balcon pour l’hommage sonore aux soignants !

So-li-da-ri-té : quelles jolies sonorités.

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