Violences scolaires: Ce qu'a dit Nicolas Sarkozy
Paru dans Scolaire, Justice le mercredi 21 avril 2010.
" Désormais, la décision de suspendre les allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire injustifié et répétitif d'un élève aura un caractère systématique." C'est ce qu'a annoncé hier mardi 20 avril Nicolas Sarkozy, en déplacement à Bobigny, à propos des mesures destinées à "protéger les établissements scolaires de la violence". Voici des extraits significatifs de son discours, en ligne sur le site de l'Elysée.
"Eric Ciotti [député, président du Conseil général des Alpes-maritimes, secrétaire national de l'UMP en charge des questions de sécurité, NDLR] déposera une proposition de loi à l'Assemblée nationale dès la semaine prochaine. Il y a des parents qui sont dépassés par des enfants devenus majeurs ou par des mineurs d'un certain âge. Ces parents, nous devons les aider. Mais il y a des mineurs très jeunes qui ne vont pas à l'école sans même que les parents le signalent. Dans ce cas-là, les allocations familiales seront suspendues (...) Quand une famille n'arrive pas à faire face, alors nous l'aiderons : inspecteurs d'académie, chefs d'établissement, services sociaux, nous les aiderons. Mais quand des familles ne se préoccupent pas de savoir si leurs enfants vont à l'école, il est normal que la société réagisse.
"Deuxièmement, nous allons créer dès la rentrée prochaine et notamment en Seine-Saint-Denis des établissements spécialisés qui permettront d'accueillir des jeunes de moins de seize ans qui rendent la vie impossible au sein de l'établissement scolaire où ils appartiennent. Aujourd'hui que se passe-t-il ? Pour les enfants qui ont des difficultés scolaires, il existe les classes relais, et cela fonctionne. Pour les mineurs qui ont commis des délits et qui sont punis par la justice, il existe les établissements fermés où ils sont mis sur décision judiciaire. Entre les deux, il n'existe rien. (...) Ces jeunes là [qui rendent la vie impossible dans l'établissement, qui terrorisent les autres y compris les parents, y compris les enseignants] seront mis dans des établissements spécialisés sous forme d'internat (...) Deux établissements de ce type seront créés en Seine-Saint-Denis.
"Enfin, il existe en France 53 établissements identifiés comme particulièrement difficiles en terme de sécurité. Le ministre de l'Education nationale et le ministre de l'Intérieur vont rencontrer les 53 chefs d'établissement. A tous, nous proposerons la désignation d'un policier référent et nous leur donnerons un bureau pour que ce policier puisse passer une ou plusieurs fois par semaine, recevoir les jeunes qui semblent tentés par le chemin de la délinquance, écouter les enseignants (...) Si le chef d'établissement ne l'accepte pas, il voudra bien le signaler par écrit au ministre de l'Intérieur et au ministre de l'Education nationale, comme cela chacun prendra ses responsabilités (...)".