Internats : un appel à projets au mois de mars (B. Delaunay, recteur de Toulouse)
Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 16 février 2020.
Le plan internat lancé au mois de juillet est bien sur les rails, indique à ToutEduc Benoît Delaunay. Le recteur de Toulouse, qui en préside le comité stratégique, en rappelle les principes : revitaliser les structures existantes, puisque certaines comptent 20 ou 30 places vacantes (40 000 en tout, ndlr) et, le cas échéant, en construire de nouvelles. Le chiffre de 13 000 places nouvelles annoncées est une extrapolation à partir du nombre d'établissements susceptibles d'être concernés et elles ont vocation à "entraîner tout le reste".
Mais il s'agit surtout de "mieux faire connaître l'internat", qui offre un cadre intéressant en termes d'encadrement, de conditions de travail et de vie, en même temps que des opportunités que les élèves n'ont pas toujours dans leur ville ou leur village, qu'il s'agisse de sorties culturelles ou d'équipements sportifs. "L'ancrage territorial de ces internats en fera un élément de revitalisation des espaces ruraux ou de montagne."
Certains seront "à thème" et accueilleront des jeunes passionnés par un sport, ou par la découverte de la nature, ou par les sciences... L'objectif est bien d'en compter d'ici deux ans une centaine qui auront reçu le label correspondant après avoir répondu à "l'appel à projets" qui sera lancé au mois de mars. Une autre centaine d'internats seront labellisés "excellence" et reprendront l'objectif de leurs homologues d'avant 2012, recevoir des élèves "motivés" qui n'ont pas chez eux des conditions favorables à la réussite scolaire. Une quarantaine d'autres seront installés "dans les campus des métiers et des qualifications" (voir ToutEduc ici).
En même temps que les collectivités territoriales, Régions, Villes et Villages, les CAVL (Conseils académiques de la vie lycéenne) sont parties prenantes d'un plan qui doit être conçu "par et pour les élèves", ajoute B. Delaunay. "Ce n'est pas l'Etat qui arrive avec ses projets, nous travaillons avec les territoires." Et toutes les académies, "de métropole et d'outre-mer" s'inscrivent dans le projet, certaines ont déjà pris des initiatives et ont des projets "sur lesquels s'appuyer". Interrogé sur le risque d'une concurrence avec les internats des lycées agricoles, le recteur évoque de nombreux échanges avec les DRAF (directions régionales de l'agriculture et de la forêt) pour bénéficier de leur expérience. "Ces établissements peuvent être des modèles inspirants."
Le comité stratégique qu'il préside comprend, sous l'égide de la DGESCO, Régions de France, l'AMF et l'AFMR (les maires et les maires ruraux), des parlementaires, Marc Foucault (inspecteur général) et Jean-Yves Gouttebel (président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme), co-auteurs du rapport sur le "grand plan internat", ainsi que la Banque des territoires qui contribue au financement des projets, lesquels peuvent également user des CPER (contrats de plan Etat-Régions).