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Québec: Revenir au traditionnel bulletin à notes pour prévenir le décrochage scolaire?

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 20 avril 2010.

Alors qu’en France, Luc Chatel annonce la mise en place d’un logiciel pour ficher les décrocheurs (voirUn fichier pour prévenir les "décrochages".), la Ministre de l’éducation du Québec, Michelle Courchesne, a fait savoir aujourd’hui son intention de revenir au bulletin scolaire traditionnel dès septembre 2010, relaie le quotidien Canoe.

Ce nouveau "bulletin scolaire national", rétablissant la note (à la place des lettres), prévoit par ailleurs de remettre l'accent sur les connaissances plutôt que les compétences (qui étaient prioritairement évaluée jusqu’ici).  "Le bulletin devra refléter un nouvel équilibre entre les connaissances et les compétences des élèves", a confirmé l’attachée de presse de la ministre, Tamara Davis. Deux fois par an, les enseignants devraient néanmoins continuer à commenter par écrit quatre compétences des élèves,: travailler en équipe, savoir communiquer, organiser son travail et exercer son jugement.

La ministre Courchesne a également annoncé  son intention de rétablir le redoublement des élèves en première et deuxième secondaire (l'équivalent de la cinquième et quatrième), mesure exceptionnelle jusqu’ici. Ces mesures font partie des "13 voies de la réussite" figurant dans le "plan d'action" que la ministre québécoise a présenté en septembre dernier pour réduire le taux de décrochage dans les écoles de la province. La ministre souhaite faire passer le taux d’élèves diplômés à la sortie du système scolaire de 57 % à 70 % d'ici 2020.

L’annonce d’un retour au bulletin à notes intervient suite aux révélations publiées par le quotidien québécois Le Journal (article daté du 19 avril), selon lesquelles "dans 20 écoles du Québec, plus de la moitié des élèves abandonnent leurs études avant d'avoir obtenu la moindre qualification."

Elle n’est pas sans susciter un certain désarroi au sein de la communauté de chercheurs en éducation. Le professeur au Département d'éducation et pédagogie de l'UQAM, Patrice Potvin, interrogé parRadio Canada, estime qu' "il ne s'agit même pas d'un sabotage programmé; c'est un sabotage maladroit et le résultat sera ni plus ni moins une perte de sens et une confusion chez les enseignants".

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