Les campus des métiers et des qualifications : les 23 premiers campus d’excellence (6 février 2020)
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 06 février 2020.
Les campus des métiers et des qualifications sont nés avec pour objectif de "mettre en synergie tous les acteurs d’une filière économique et de l’éducation au sein d’un territoire pour apporter aux mutations une réponse juste, adaptée, concrète et rapide". Il réunit à l’échelle d’un territoire des établissements scolaires (lycées généraux, technologiques et professionnels), des établissements d’enseignement supérieur, des CFA, des organisations de formation initiale ou continue, des laboratoires de recherche, des entreprises et des associations. Pour rappel, il existe en France 95 campus des métiers et des qualifications labellisés entre 2014 et 2018. Seuls 23 ont reçu le label d’excellence. Ils sont présentés aujourd’hui. Ils ont répondu aux critères exprimés par Jean-Michel Blanquer dans le document "transformer le lycée professionnel" (ici) daté du 28 mai 2018.
Ce 6 février, pour la mise en avant des premiers 23 campus d’excellence, étaient présents Muriel Pénicaud, ministre du Travail, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale de la Jeunesse, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances et François Bonneau, vice-président de l’association des régions de France. Ils sont unanimes pour dire que c’est "un plus pour les territoires", que ce sont "des espaces innovants ouverts à tous", qu’ils représentent "des lieux où l’on se sent bien, en raison des activités sportives et culturelles et des facilités de logement offertes".
Pour Jean-Michel Blanquer, "ces campus sont une fête pour l’enseignement professionnel, car ils sont un changement de paradigme pour cette voie grâce aux partenariats Etat-Régions"" En effet, les 23 aujourd’hui labellisés bénéficient du dispositif PIA (Programme d’Investissement d’Avenir) pour 23 millions ainsi que de 30 millions issus des régions. Pour l’année 2020, afin d’augmenter le nombre de ces campus, il est prévu, selon le ministre, une enveloppe de 160 millions d’euros (80 millions pour les PIA, 80 millions pour les régions). Cette augmentation est là pour "créer les locomotives de l’enseignement professionnel, grâce à la mise en avant du prestige des territoires, des facilités d’insertion et des méthodes pédagogiques que sont la co-intervention des professionnels et des membres de l’éducation ou la réalisation du chef d’œuvre en fin de formation". Guillaume Boudy, secrétaire général pour l’investissement auprès du premier ministre, précise que le programme PIA existe depuis 10 ans (ici ). Concernant l’innovation pédagogique et les financements possibles, il évoque les programmes E-FRAN (Espaces de Formation, de Recherche et d’Animation Numériques, ici).
Les autres mots-clés utilisés par les institutionnels en charge du dossier "campus des métiers et des qualifications" sont : les compétences et métiers d’aujourd’hui et de demain, la formation tout au long de la vie, l’innovation, la féminisation des métiers industriels, le bac-3/+3 (voire bac+8), l’inclusion du handicap dans la voie professionnelle, l’apprentissage, l’organisation de la mobilité européenne et internationale, la ruralité… Pour Muriel Pénicaud, ces campus sont "l’élément-clé du développement professionnel et économique". Ils seraient "la vitrine de toutes les compétences de demain". "Grâce au programme PIA, aux régions et aux entreprises, 80 000 jeunes sont inscrits dans les campus actuels. L’objectif est de passer à 160 000 jeunes."
Cela ne sera possible que si les entreprises continuent leur implication. Patrick Martin, président délégué du MEDEF, l’assure : "les entreprises sont complètement alignées et soucieuses de s’impliquer plus, même financièrement, le cas échéant." Cette volonté semble correspondre aux témoignages des étudiants présents. Solène, apprentie en cuisine au campus Tourisme et Innovation des Hauts de France, se félicite d’avoir pu effectuer ses 4 ans d’apprentissage au sein d’ "un rapport de proximité avec les entreprises locales". Pour Jean-Michel Blanquer, "tout est possible". "Le jeu est ouvert pour de nouvelles vagues significatives. Un cercle vertueux qui irriguera sur tous les territoires a été créé. De telles réussites renforcent les réformes que nous menons."
Les lauréats ici, le dossier de presse ici
Hélène Cénat