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Accueil des jeunes migrants à l’école : plus de pragmatisme que de formation des enseignants (Les Cahiers pédagogiques)

Paru dans Scolaire le jeudi 16 janvier 2020.

Un prof étonné devant deux élèves qui se dit : "Flûte, ils ne comprennent pas… C’est terrible la barrière de la langue…". Et derrière lui, au tableau, il est écrit : "UPE2A, FLE, EFIV, MNA, EANA, CASNAV, CIO, DSDEN, CAPPEI". Il s’agit d’un dessin illustrant un des articles du nouveau dossier des Cahiers pédagogiques intitulé "Les élèves migrants changent l’école". "Changent", peut-être, même si les différentes contributions témoignent surtout des difficultés rencontrées et dresse "un tableau complexe de l’inclusion scolaire".

Elmire est titulaire première année dans une école en REP+ sur un poste d’UPE2A (unité pédagogique pour élèves allophones arrivants) et, comme le souligne la politologue Françoise Lorcerie, auteure de l’article, "elle ne l’a pas demandé et n’a reçu aucune formation antérieure pour ce poste". S’en suit un parcours pour le moins compliqué en "mode dépatouillage", des rencontres avec son directeur et son prédécesseur à ce poste, avec ses collègues du pôle allophones, des recherches sur Internet, des tests trouvés sur le site du CASNAV (centre académique pour la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs)…

Une approche interdisciplinaire

Elmire se débrouille, fait des groupes de niveau en français, se base sur leur niveau en maths pour positionner ses élèves et se heurte aux problèmes d’emploi du temps. Elle commente : "Parfois tout roule, je vois les élèves avancer. Et il y a des moments où je n’y arrive plus, je me requestionne car je vois qu’ils s’ennuient, que ça n’avance pas." Conclusion en fin d’année : elle a trouvé le poste "très enrichissant" mais ne le redemandera pas, elle a fait ce qu’elle a pu, elle a eu des résultats et pense qu’elle sera "meilleure" avec quelques années en classe ordinaire.

Les expériences comme celle d’Elmire se succèdent, une enseignante, à la sortie d’une école d’un département rural de l’académie de Marseille, se trouve confrontée à un père d’élève de nationalité tchétchène qui refuse catégoriquement que sa fille soit assise à côté d’un garçon. Traductions, explications, négociations, le problème finira par être résolu avec beaucoup de pragmatisme. Les uns se servent de la danse comme d’une langue vivante, les autres de la poésie, de la philosophie, voire des mathématiques mais la plupart d’entre eux regrettent leur manque de formation face à l’inclusion. C’est aussi l’une des conclusions du rapport Evasco remis en 2018 au Défenseur des droits qui recommande "une approche didactique davantage interdisciplinaire et inclusive, qui prennent en compte les expériences et compétences des élèves en tant qu’individus, et soutenue par une formation continue des enseignants".

"Les élèves migrants changent l’école", Les Cahiers pédagogiques N°558, janvier 2020, 12€

Colette Pâris

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