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Evaluations CP-CE1 : l'acceptabilité s'améliore, des questions restent (rapport d'inspection générale)

Paru dans Scolaire le lundi 13 janvier 2020.

Les évaluations nationales au CP et au CE1 "entrent dans le paysage scolaire" et "le regard des équipes est généralement positif sur les évaluations", estime l'inspection générale dans un rapport que vient de publier le ministère. Les auteurs soulignent que "dans toutes les écoles où les inspecteurs généraux se sont déplacés, les équipes ont tenu à souligner une amélioration de la situation par rapport à l’année dernière", sans parler pour autant de satisfaction. Ils ajoutent qu'ils n'ont pas choisi les écoles visitées, qui l'ont été par les DASEN, sans dire s'ils considèrent pour autant l'échantillon comme représentatif.

Ils notent que, "dans deux tiers des cas, les inspecteurs généraux ont constaté une véritable adhésion au dispositif d’évaluation proposé. Pour le tiers restant une certaine indifférence est notée (...). Pour eux, l’utilité du dispositif n’est pas encore évidente ou démontrée." 

En ce qui concerne la conception des évaluations, ils notent que pour le français, "aucun exercice n’a reçu de remarques négatives par plus de trois équipes sur les 43 rencontrées", mais seule "la moitié des exercices des évaluations de mathématiques semblent acceptés et appréciés des enseignants".

Les conditions de passation posent questions. "Les inspecteurs généraux ont constaté des écarts entre les consignes écrites et leurs observations (...). Il est difficile d’estimer l’impact de ces changements de consignes (...). Laisser 30 secondes au lieu de 10 secondes pour effectuer un calcul comme '4 + 9' peut permettre à un élève qui ne dispose pas du résultat en mémoire ou d’une procédure efficace pour le retrouver, de trouver le bon résultat alors qu’il en serait incapable dans le temps normalement imparti." De plus, "les inspecteurs ont constaté dans certaines classes des cas isolés d’élèves copiant de nombreuses réponses de leurs voisins (...). Ces écarts posent d’abord la question de la comparabilité des résultats, sans qu’il soit possible, dans les conditions de travail de la mission, de savoir s’ils ont ou non un effet. L’allongement de la durée augmente-t-il la réussite des élèves en leur donnant plus de temps pour répondre ou au contraire nuit-il à cette réussite en créant une phase de doute plus longue au cours de laquelle l’élève modifie une réponse qui était correcte, ou en augmentant la déconcentration des élèves ? L’allongement de la durée a-t-il ou non un effet sur la copie entre élèves ?"

Le rapport s'intéresse aussi à l'utilisation de ces évaluations. Les inspecteurs ont demandé aux professeurs "s’ils connaissaient ou utilisaient les fiches mises à disposition sur le site Eduscol pour accompagner chacun des exercices proposés dans les évaluations et donner des pistes pour les remédiations". Seul un enseignant sur trois (32,5 %) déclare connaître l'existence de ces fiches et en avoir utilisé au moins une. Les auteurs suggèrent en revanche que ces évaluations pourraient avoir un effet en amont (ou en aval) : "Des résultats particulièrement faibles (...) en comparaison des résultats de la circonscription ou du département, peuvent conduire les enseignants de la petite section au CE2 d’une école élémentaire et des écoles maternelles associées à repenser l’enseignement à ces niveaux", par exemple pour pallier un déficit de vocabulaire révélé par les tests. De même, un IEN (inspecteur de circonscription) "peut choisir de modifier le plan d’animations pédagogiques suite à des carences détectées (...), modifier les animations pour les enseignants de cycle 1 (la maternelle, ndlr) afin d’apporter des éclairages spécifiques sur un point de fragilité décelé à l’entrée du CP".

Mais les inspecteurs n'ont pas trouvé trace de ces conséquences qu'ils semblent appeler de leurs voeux : "Dans aucune des écoles visitées, les directeurs ne semblent avoir été informés des changements qui ont pu être menés dans la circonscription suite aux résultats des évaluations nationales de la rentrée 2018. Les évaluations ont-elles eu un impact sur les formations qui seront déployées cette année ? Des accompagnements vont-ils être organisés pour mieux aider les écoles qui accueillent les élèves les plus fragiles ?"

Dans la plupart des écoles visitées (84 %), "les équipes ont déclaré avoir transmis les fiches individuelles de résultats des élèves aux familles", mais les pratiques sont très diverses, de la "simple transmission de la fiche avec note explicative" aux "entretiens individuels systématiques avec toutes les familles". Mais d'autres écoles s'y refusent, les enseignants de deux d'entre elles affirmant "que les résultats ne reflètent pas le niveau réel des élèves".

Si, au total, les évolutions apportées depuis l'année dernière "conduisent les enseignants à accepter et à apprécier le dispositif proposé" et si la tonalité générale du rapport est plutôt positive, les auteurs n'en posent pas moins des questions sur sa conception, sur les conditions de passation et sur l'usage qui en est fait.

Le rapport "L’organisation et la passation des évaluations nationales dans le premier degré" ici

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