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Parcoursup : un succès et des limites (rapport du Comité éthique et scientifique)

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 09 janvier 2020.

"L'algorithme de la phase principale (de Parcoursup) est loyal et équitable", mais son principe de base "est méritocratique" et "les notes des bulletins de première et terminale constituent une part très importante des critères de classement (des candidats)". Or "on sait que les échelles de notation diffèrent sensiblement d'un lycée à l'autre, et que la prise en compte de ces pratiques est un argument pour ne pas anonymiser l'établissement d'origine dans les dossiers, quitte à nourrir des suspicions de discriminations territoriales". De plus, "le principe de classement méritocratique atteint ses limites avec l’arrivée massive de candidats en reprise d’études. Comment comparer un candidat salarié de quarante ans avec un jeune bachelier de l’année ?". Ces questions sont posées dans le rapport que le Comité éthique et scientifique de Parcoursup vient d'adresser au Parlement et qui a été publié ce 9 janvier par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Le CESP rappelle que "les débats sur la transparence de Parcoursup se sont focalisés en 2018 sur les procédures d’examen des vœux" et "sur les mal nommés algorithmes locaux". Ce ne sont en effet pas des "algorithmes", mais des tableurs et des feuilles de type Excel où "figurent en lignes les candidats et en colonnes les critères de classement (...). En fin de compte, la transparence des procédures locales consiste à informer les candidats des intitulés et, s’il y a lieu du poids accordé aux différentes colonnes de la feuille de calcul."

Si le Comité reconnaît la pertinence du principe méritocratique, il ajoute que, pour la phase complémentaire, "ce sont les 'premiers arrivés' qui sont 'les premiers servis', ce qui interroge du point de vue de l’équité", d'autant que "les candidats qui n’ont eu aucune proposition en phase principale ne sont pas prioritaires par rapport à ceux qui ont déjà une proposition".

Les réorientations et les reprises d'études

Il conviendrait par ailleurs "de s’interroger sur le devenir des bacheliers ne candidatant pas sur la plate-forme, certains préférant des études à l’étranger ou dans des formations non répertoriées, d’autres rentrant directement dans la vie professionnelle, et enfin certains n’ayant aucun projet"" De même, le CESP manque d'informations sur les étudiants en réorientation. "Dans quelles formations d’enseignement supérieur étaient-ils inscrits l’année précédente ? Quelle modification de parcours souhaitent-ils ?" Leur nombre est passé de 98 600 en 2018 à 133 100 cette année, auxquels s'ajoutent 109 000 candidats en reprise d’études (+ 50 %). Le ministère "a improvisé un dispositif spécifique faisant appel aux partenaires de la formation permanente, notamment les régions. Il étudie la formalisation et l’amplification d’un tel dispositif, appelé ParcoursPlus, dès 2020 et pour les années à venir. Ainsi, une première étape d’identification des candidats devrait permettre de repérer les candidats en reprise d’études."

La rapport s'interroge aussi sur l'équité du système pour les boursiers, pour les meilleurs bacheliers, pour les bacheliers des voies technologique et professionnelle, et pose la question territoriale. "En 2018, Parcoursup a introduit une rupture par rapport à APB qui réservait une stricte priorité aux résidents du secteur. En 2019, les décisions vont encore plus loin dans le sens de la mobilité.". En Île-de-France, toutes les licences "ont maintenant un secteur régional et non plus académique" et "il n’y a plus de quotas entre les candidats résidant à Créteil, à Paris ou à Versailles pour accéder à une même formation". Ailleurs, "les quotas 'maximum' de non-résidents par formation ont significativement augmenté pour l’ensemble de la France".

Une "start-up"

Au total, Parcoursup est à la fois une plate-forme d'affectation et "un outil sans équivalent d'information des étudiants. Comme sa conception a été centralisée – il ne pouvait en être autrement – ses structures nationales sont submergées de demandes : 30 000 demandes des établissements nécessitant une réponse leur ont été adressées entre janvier et mai 2019. Comme le préconise l’IGAENR, une réflexion devrait être menée rapidement afin de renforcer judicieusement les moyens de Parcoursup ou de distribuer les tâches." Parcoursup ne pourra pas continuer d'être géré "comme une start-up".

Le rapport ici

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