Réforme du lycée : le ministre nie toute impréparation (Commission des affaires culturelles - Sénat)
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 08 janvier 2020.
Auditionnés par la commission culture et éducation au Sénat ce mercredi 8 janvier sur la réforme du baccalauréat, Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal se sont déclarés satisfaits de la mise en place de la réforme du lycée. Pour le ministre de l’éducation nationale, "la rentrée a été réussie" et si la réforme "oblige à repenser les emplois du temps, cela a posé moins de problèmes que prévu". Répondant à une question d’une sénatrice sur "les inquiétudes des enseignants et des élèves liées à une mise en vigueur précipitée", il a reconnu que "tout changement suscite l’anxiété", ajoutant qu’on "ne peut pas en même temps être progressiste et critiquer le progrès".
Pour Jean Michel Blanquer, "il n’y a pas du tout d’impréparation", cette réforme "était inscrite dans le programme d’Emmanuel Macron aux élections présidentielles" et elle voit le jour après de nombreuses concertations. Pour le ministre, les premières épreuves du contrôle continu qui auront lieu à partir du 20 janvier en classe de première vont "obliger à une nouvelle répartition en continu du travail des élèves qui évitera le bachotage". Il ajoute : "On doit dédramatiser les épreuves de contrôle continu, ce sera moins lourd que les bacs blancs".
Revenant sur l’accompagnement des élèves en matière d’orientation, il a rappelé les nouvelles compétences des régions en la matière et la mise en place "avec les régions de semaines de l’orientation" dans les établissements. Il s’est félicité des bonnes relations Etat/région et "des actions locales menées par la nouvelle directrice de L’Onisep".
Sur les choix d’enseignements de spécialités par les élèves, le ministre réfute "la tendance qui voudrait qu’il y ait des choix hyper-classiques surtout dans les établissements favorisés. Le spectre est très vaste et indépendant du milieu social. Même si une certaine cohérence dans les choix est demandée, il n’y a pas de codes cachés. Le choix est clair et plus explicite".
De son côté Frédérique Vidal voit arriver les premiers choix de Parcoursup, le 20 janvier, avec optimisme. Elle insiste sur les nouveaux outils d’aide à la décision et notamment le site Horizons 2021 qui permet de "créer des parcours à la carte". Interrogée sur les "attendus" différents selon les établissements d’enseignement supérieur, elle distingue "les attendus généraux qui doivent être les mêmes par filière disciplinaire" et "les attendus locaux qui sont actuellement vérifiés pour éviter des bizarreries".
Interrogée sur la réussite des étudiants et notamment des boursiers, la ministre de l’enseignement supérieur a reconnu "l’efficacité des cordées de la réussite et des parcours d’excellence". Elle annonce de nouvelles pistes proposées par la Conférence des grandes écoles mais se refuse à envisager des quotas pour les concours, jugeant que "c’est à chaque école de se fixer des objectifs d’intégration sociale".
Colette Pâris